Voilà un mois que mes
grandes vacances d’aventurier mystérieux et buriné ont commencé. Comme promis
c’est l’heure d’un premier petit bilan. Bon, autant j’ai pas fait fructifier
des masses mon côté mystérieux (pas d’bol, j’étais déjà sacrément carencé),
autant je suis salement buriné à l’heure où je vous parle. J’ai synthétisé un
max de vitamine D (j’en ai tellement produit que ça fait « glob
glob » quand je marche).
Forcément, pour une fois on
a fait des choix judicieux de vacances :
15 premiers jours de Juillet
près d’Avignon (seule région de France où le soleil brillait à flot et le
mercure dépassait joyeusement et allègrement les 32°C tous les jours), chez ma
belle-mère. On a été reçus comme des rois, on a bien bu et bien mangé (beaucoup),
les petites ont profité à fond de la piscine, nous aussi. Je me suis découvert
un semi-talent pour les boules (impeccable cette phrase) et j’ai presque aimé
ça (alors que le médecin m’avait bien dit que le sport n’était pas bon pour moi,
comme quoi). J’ai trouvé le climat assez sec (doux euphémisme) : toutes
mes muqueuses se rétractaient violemment. Phénomène
assez bizarre que celui-ci, donc, consécutif à mes muqueuses rétractées :
j’avais des crottes de nez qui poussaient quasi-instantanément dès que je
mettais un pied dehors. Pas bien grave en soi, mais bon, les crottes de nez ça
aide pas quand on a une réputation à tenir vous en conviendrez.
Il y a quand même eu d’autres
anecdotes croustillantes vous vous en doutez bien, sinon la vie ne vaudrait pas
le coup d’être vécue et les vacances auraient été beaucoup trop calmes.
Notamment quelques-unes liés
à notre voyage en avion puisque c’était la première fois que les poupettes
utilisaient ce moyen de transport (et que je flippe moi-même comme un gros rat
mort dès que je monte dans un truc avec des ailes, par exemple un avion – car
je prends rarement l’oiseau). Les poupettes ont assuré comme des chefs, mais
les commentaires de Margot (à côté de moi, côté hublot) n’arrangeaient pas des
masses mon courage légendaire, ni mes craintes, non moins légendaires.
« Oh, papa, c’est rigolo, on avance plus du tout ».
« Effectivement ma chérie, c’est vraiment très drôle, je suis à deux
doigts de me pisser dessus tellement c’est rigolo ». (c’était bien sûr
juste un effet d’optique, mais quand on veut voir le mal partout, on y arrive
assez bien). Idem à l’arrivée à Marseille, l’avion a fait plusieurs virages et
donc on ne voyait plus que la mer par les hublots. « Papa, apparemment on
est en train de tomber dans la mer je crois bien ». « Impeccable ma
chérie, tu veux pas fermer ta gueule plutôt au lieu de stresser tout le monde ?
(quel charmant petit ange)». Et bien sûr, le meilleur pour la fin :
« papa, il faut absolument que j’aille faire tout de suite pipi et popo.
Les deux vont sortir très vite de mes fesses». Je zappe une éventuelle
explication sur le fait que le pipi ne sort pas des fesses (je sais voir les
vraies priorités quand elles s’imposent à moi) et je fais bouger la personne à
ma droite pour accéder aux toilettes où la gentille personne de l’équipage me
dit qu’on atterrit dans ¼ d’heure et que donc on a pu le droit d’aller aux
toilettes. Très bien. « Ma chérie, on va jouer au jeu de « je retiens
mon pipi et mon popo le plus longtemps du monde, hein ?, on va faire ça plutôt » ».
Fort heureusement, elle a remporté le jeu et on est arrivé sans encombre. Bref,
des broutilles… Je vous passe la honte internationale qu’on s’est payée à
l’aller et au retour à l’embarquement : impossible de faire franchir le portique
de sécurité à Margot sans sa tétine et son doudou qui étaient dans une caisse à
côté d’elle.
Sinon, Sasha nous a fait 4
jours plus tard ce qui s’est avéré être un eczéma géant (ultra esthétique les
croûtes sanguinolentes sur peau brûlée au troisième degré à vif – et puis allez
dire à une poupette de 7 ans qu’elle va
pas pouvoir se mettre au soleil ou aller dans la piscine pendant 5 jours…).
Surtout que le généraliste du bled d’à côté avait commencé par nous dire
(textuellement et avec un accent du sud propre au plombier qui vient réparer la
photocopieuse dans tout bon film de cul qui se respecte) : « je vais
être franc avec vous, c’est vraiment moche, mais je vois pas du tout c’que
c’est. Ça fera 23€ ». Impeccable. Heureusement il nous a dégoté un RDV
chez une dermato dans la « grande » ville d’à côté pour le lendemain
matin, donc il lui sera beaucoup pardonné (sauf qu’y m’a dit que le RDV était à
7h45 alors que c‘était 8h45 le con… bon en même temps j’aurais pu me dire que
ça faisait tôt, même pour un premier RDV en urgence, mais en fait non, ça m’a
pas du tout effleuré l’esprit). Margot aussi nous a fait une bonne blague en s’enfonçant une épine à l’intérieur de la pliure de son majeur gauche. On avait l'impression qu’elle passait ses journées à faire un doigt d’honneur, c’était très bien. Sauf qu’on a un peu zappé le truc (3615 gros parents indignes) et que le temps qu’on se rappelle qu’elle avait une épine plantée dans le doigt, on était revenu à Quimper et son doigt était en semi-putréfaction, c’était juste dégueulasse. Pour nous rassurer, elle nous disait « c’est bon papa et maman, je sens plus du tout mon doigt » (cette petite sait décidément toujours trouver les mots justes pour rassurer son entourage). Bref, à l’heure où je vous parle, son doigt a retrouvé un aspect à peu près humain et c’est pas dommage. Plus de peur que de mal…
Autre péripétie dont je me
serais bien passée : on était parti pour un jour et demi à Saint Laurent
du Var voir mon beau-frère et son amoureuse qui se sont installés là-bas depuis
six mois. En y allant, ma femme a réussi à repérer un grand centre commercial
(Cap 3000 qui s’appelait, rien que le nom puait déjà du cul), et elle a décrété
de quasiment mettre fin à ses jours si elle n’y allait pas « pasqu’il
fallait absolument qu’elle achète du vernis à ongles turquoise et orange
(« tu peux pas comprendre, c’est les it colors de l’été » -
effectivement, je ne comprenais pas du tout, c’était définitivement génétique)
et un maillot de bain pour Sasha (qui se baignait en culotte depuis 5
jours sans que ça gêne personne) ». Elle nous a tellement bourré que nous avons
finalement cédé. Nous voilà donc partis pour Cap 3000 sous une chaleur de
gueux. Madame trouve ses vernis et le maillot de Sasha et nous voilà de retour
chez mon beau-frère deux heures plus tard (deux heures bien employées si vous
voulez mon avis). Et là, c’est le drame, ma femme m’annonce la bouche en cœur
qu’elle s’est plantée de taille pour le maillot de Sasha et qu’il faudra
retourner à Cap 3000 pour l’échanger.
Je ne vous cache pas que l’idée de
commettre un meurtre m’a effleuré l’esprit, d’autant plus qu’elle avait réussi à
choisir un des maillots de bain les plus laids qu’il m‘est été donné de voir
(c’était H&M peut-être, mais le designer devait être aveugle et sourd, je ne
vois pas d’autre explication) : des couleurs immondes, des broderies
infâmes, des strass… Sasha a bien sûr trouvé ça « canon » :
« il est trop beau maman, t’es trop géniale ». (Je suis très inquiet
pour les futurs goûts vestimentaires de ma fille…). Bref, on l’a échangé le
lendemain avant de repartir vers Avignon chez Belle-Maman, et on s’est retrouvé
avec le même en aussi moche (forcément) et en plus grand (heureusement) et qui
cette fois-ci lui allait comme un gant (un gant moche, bigarré, brodé et
strassé, mais comme un gant quand même) (heureusement ou malheureusement, je ne
sais même plus comment me positionner sur le sujet).
Dernière (més)aventure de
notre road trip dans le grand sud, notre retour en avion. Et là pour le coup,
je suis le principal protagoniste de cette misérable péripétie. Notre avion
décollait à 6h30 du mat’ (ahhhhhhh, les joies du low cost !). Il fallait
donc se réveiller à 3h30 pour partir à 4h00 du mat’. Autant dire que ça allait
être rude. Ça n’a pas raté, tant il est vrai que je suis tombé comme un jeune
porcassin dans un traquenard fomenté dans l’ombre par mon beau-frère, qui était
de passage avec sa douce. Ça avait commencé tranquillement avec quelques bières
à l’apéro (16h00 tout de même), puis avec des cocktails maison à base de vodka
(apéro de 18h30). Après le repas, on s’est dit que ça serait cool de s’enfiler
deux-trois shots de vodka histoire de digérer (autant vous dire qu’on était
plutôt vers les huit-neuf shots et que la digestion a été très bonne), et puis
y restait un fond de limoncello (fait maison par belle-maman), alors on s’est
dit qu’y fallait pas perde la main et hop hop hop, on s’est resservi des shots
de limoncello et puis comme y restait plus rien après, mon beau-frère a décidé
de m’achever au vin blanc, ce qui n’a pas du tout marché (contre toutes
attentes, j’étais en pleine forme). Tellement en pleine forme qu’il était 3h15
du mat’ (et oui, déjà, comme le temps passe vite !) et mon beau-frère
s’était endormi la tête sur mes genoux. A ce stade on pourrait se dire que
c’est moi qui étais sorti victorieux de son traquenard. Sauf que non. Pas du
tout. D’abord pasqu’il a fallu que je le porte ivre cuit jusqu’à sa tente et
qu’il pesait le poids d’un âne mort (mais alors carrément over-décédé) et
ensuite pasqu’il a fallu que j’aille réveiller ma femme et mes filles avec ma
douce haleine de vinasse multisources et que je me suis pris une soufflante (« mais
c’est n’importe quoi, j’étais sûre que tu dormirais pas, tu as trop bu (même
pas vrai), tu vas être crevé (un petit peu vrai), tu as dû fumer comme un gros
pompier (carrément vrai) »…
Bref, on part en voiture, tout allait bien
jusque-là. On s’enregistre, ça allait toujours. On passe le portique de
sécurité (re-crise internationale de la gosse, comme à l’aller, mais sinon moi
ça allait toujours très bien). On monte dans l’avion, j’étais toujours super
frais comme un pinson (un pinson ivre cuit, mais super frais) et alors c’est
après que les choses se sont un peu gâtées. On s’assied, je tente de m’endormir
(pasqu’il commençait quand même à faire un peu sommeil) et là je pense que
l’altitude a dû jouer contre moi (la salope) et faire un genre de réaction
chimique avec tous les liquides que j’avais ingérés quelques heures plus tôt
(ou alors y z’ont fait une réaction chimique tous seuls comme des grands entre
eux, ça n’est pas à exclure). Du coup, j’ai commencé à avoir très chaud, après
très froid et c’est quand j’ai commencé à voir des petites taches noires
partout où je regardais que je me suis dit que y’avait un truc qui déconnait.
Je me suis levé (assez mollement) pour essayer d’alpaguer du regard un membre
d’équipage mais y z’étaient tous occupés à passer avec leur chariot pour filer
des petits déjeuner aux gens riches (= qui pouvaient se payer un café à 15€,
car la joie du low cost, c’est que TOUT est payant et tout est très cher).
Bref, y z’en avaient rien à carrer de ma gueule soyons bien clairs. J’ai fini
par demandé à un des membres (en hurlant assez fort je pense pasque tous les
passagers ont arrêté de parler et m’ont regardé en même temps (paie ton
affiche)) où étaient les toilettes pasque ça allait pas trop trop bien quand
même (en anglais dans le texte s’il vous plaît).
C’est la dernière chose dont
je me souvienne puisque j’ai manifestement fait un genre de perte de
connaissance (coma éthylique ? coma vagal ? coma épileptique ?
on ne le saura jamais) et que quand j’ai repris connaissance j’étais allongé
sur le dos par terre dans le couloir central avec des gens qui me levaient les
pieds et d’autres près de ma tête qui me donnaient des baffes (gentilles).
Impeccable. Je voyais toutes les têtes des passagers se pencher pour voir si
j’étais mort (enculés de vilains curieux malsains, je suis sûr qu’ils étaient
tous abonnés à Closer). Deux stewards m’ont traîné jusqu’à une rangée de trois
siège inoccupés pour que je m’allonge pour le reste du voyage et m’ont apporté
de l’eau et des bounty (et au prix du bounty sur un vol low cost, autant dire
que j’ai rentabilisé mon aller-retour), puisque je leur avait dit que j’avais
oublié de manger le matin (je ne sais pas s’ils m’ont cru étant entendu que je
devais encore sentir la vieille vinasse et que j’avais au bas mot 4.8 grammes
d’alcool par bras, mais y z’avaient aucun moyen de vérifier ahahahahah). Ma
femme et mes filles dormaient à poings fermés, j’aurais pu crever comme une vieille
merde seul comme un chien. Ma femme m’a dit en sortant « ah ? c’était
toi le bruit que j’ai entendu ? » (Je m’étais sacrément pété la
gueule, j’avais des hématomes partout et j’avais servi de serpillère en tombant
la tête la première sur le ventre, donc mon T-shirt était maculé de plein de
tâches de trucs dégueulasses, c’était juste infâme, m’enfin bon, je suis quand
même arrivé à bon port). En sortant, c’était drôle, tous les passagers me
regardaient avec un air minable et me disaient : « et bon courage,
hein, prenez bien soin de vous surtout». Ce qui est assez drôle en un
sens puisque je rentrais de 12 jours de vacances ultra-paradisiaques où je
m’étais reposé comme un gros loukoum… comme quoi…
Voilà pour la partie « grand
sud ». Pour la suite, bah ça sera au prochain épisode. Portez-vous bien les
gens et stay tuned.