jeudi 7 juin 2012

23. J’adore les chats (PART II/III) (surtout le mien) (surtout en civet).

Je vous avez quitté(e)s alors que nous étions tous tombés d’accord (enfin, surtout moi) sur les caractéristiques principales du chat : fait semblant de ronronner uniquement pour bouffer, coûte une blinde en croquettes, chie à côté de sa litière (ou encore mieux : à cheval entre la litière et le sol), perd ses poils, ne sert à rien et, SURTOUT, n’est pas du tout un animal de compagnie pour un aventurier mystérieux et buriné.

Ca, c’était pour les chats en général. Je vais devoir, malheureusement pour moi, rallonger cette liste puisque nous allons arriver dans le vif du sujet : la chatte de ma femme. J’en vois qui ricanent grassement près du radiateur, c’est naze. Je reformule donc : le chat femelle de ma femme. Elle a donc été livrée avec le package et j’avais, dans un moment d’égarement (je ne vois que ça), accepté qu’elle vienne habiter avec nous (c'est-à-dire non seulement près de moi, mais en plus SOUS MON TOIT). Tu parles d’un con ! Heureusement, on avait une maison, donc ça faisait théoriquement moins de chance de la croiser que dans un studio (c’était mathématique). Surtout que sa pièce « dédiée », c’était la buanderie et qu’elle y passait beaucoup de temps (peut-être pasque je l’y enfermais à clé régulièrement ?). Mais c’est pas pour ça que c’était un bonheur au quotidien, loin s’en faut.

Autre caractéristique de cette chatte, elle est particulièrement moche. Je pense être assez objectif en disant ça, car il m’est arrivé de trouver certains chats beaux (infâmes, mais beaux). Et là, non, pas du tout. On dirait une pelure. Un peu comme si elle était issue de milliers de générations de bâtards (ce qui est le cas) et que chaque nouvelle génération avait choisi les pires gènes de la génération précédente avant de naître. Donc, au mieux, elle est semi-touffue en mode « poils d’hiver » et au pire elle ressemble à un vieux tapis en mode « poils d’été ». Immonde dans les deux cas. Comme c’est un peu une warrior et qu’elle manque un tantinet d’amabilité avec les gens de sa race, et ben elle se frittait tout le temps et en a gardé bon nombre de balafres (un bout d’oreille droite en moins, une cicatrice géante sur la joue gauche, un problème de bouche : on dirait qu’elle a plus de lèvres supérieures (ça fait un peu maquillage goth)). Bref, elle est moche. Ca s’est pas arrangé le jour où elle a déglingué un gros chat qui était venu sur son territoire : elle avait du coup perdu un bout de tête au passage (on voyait son cerveau, c’était juste impeccable !). Mon amoureuse lui tamponnait le cerveau tous les soirs avec du désinfectant (et avec amour aussi), pendant que je faisais des prières pour qu’elle meure d’une infection généralisée, mais finalement la vie a gagné et son cerveau s’est refermé (et une cicatrice de plus, une !).

Pour ceux qui ricanaient près du radiateur tout à l’heure, ils n’auront pas manqué de noter que Zoé est une femelle. Quand elle est « arrivée dans ma vie » (« dans ma maison » plutôt, pasque je l’ai jamais laissé rentrée dans ma vie, soyons clairs), elle avait 8 ans. Ce qui lui fait quand même 13 ans aujourd’hui (je trouve d'ailleurs qu’il serait de bon ton qu’elle se décide à mourir une fois pour toutes). Elle avait déjà eu 256 enfants (ce qui est beaucoup avouons le). Autant dire qu’elle reléguait sans souci Paméla Anderson et Zahia au rang de putes du pauvre. Ca s’est pas arrangé avec son arrivée à Quimper, d’autant plus que moults chats mâles déambulaient joyeusement dans la ville à la recherche d’une chatte peu farouche à sauter. Pas de souci, Y z’ont pas été déçus du voyage. Zoé, c’est un peu comme Daniella, elle est toujours d’accord pour battre des records. Autant dire qu’elle a fait péter les scores !

Un des gros avantages que lui a filé mère nature, et qui arrangeait moyennement mes affaires, c’était qu’elle était dotée d’un très bon rendement. Comprendre : 7 chatons viables par portée (c’est plus drôle). Tous de races différentes évidemment (des poils ras, des grands poils, des siamois, des unis, des rayés, des tachetés…), histoire de bien faire comprendre à Zahia qu’elle pouvait aller se rhabiller et qu’y y’avait 7 pères différents. Moyenne : 1 portée tous les 3 mois. Impeccable. Sauf une fois où, sur les 7 bébés, y'en avait un qui avait l'air mal en point alors elle l'a bouffé pour se faire des protéines. (et alors là, je vous le demande sincèrement : quel animal sympathique digne de ce nom mange son bébé déjà mourrant ? Ces bêtes sont des monstruosités, et je veux pas entendre de discours sur "c'est la nature, y serait mort de toutes façons, les plus faibles doivent crever..." nan, nan, nan, c'est juste infâme et pis c'est tout). Bref, souvent, elle accouchait quand mon amoureuse était absente (à croire qu’elle faisait exprès) : j’entendais des râles innommables sortant de je ne savais pas où… avant de découvrir que la chambre de ma fille était son endroit de prédilection pour pondre ses mioches et étaler son placenta dégueulasse partout (une fois dans le coffre à peluches, une fois directement dans le lit de ma fille…). A chaque fois, ma femme me disait « regarde comme y sont kro mignons » (je regardais seulement du coin de l’œil pasqu’y z’étaient effectivement sacrément mignons). Par contre, après deux mois, y z’étaient plus du tout mignons : ça sautait dans tous les coins, on pouvait pas faire un pas sans en écraser un (bien fait !), le budget nourriture/litière avait été multiplié par quatre fois l’infini, y’avait des merdes de chat partout dans la maison… C’était juste insoutenable. Et il fallait bien sûr que ça soit moi qui m’en débarrasse. Dans un premier temps, on a trouvé des amis ou des gens compatissants qui ont bien voulu en prendre (je ne sais pas pourquoi, mais je me suis pas posé la question très longtemps, je leur ai filés). Le problème, c’est qu’au bout d’un moment, plus personne en voulait ! J’ai donc dû trouver des solutions alternatives, et c’est là que mon instinct d’aventurier s’est réveillé.

J’ai décidé d’aller les perdre dans les bois. C’est sympa, ça, les bois, y’a des arbres pour dormir, des oiseaux pour manger et pas de prédateurs naturels connus. Ca semblait une bonne idée. Sauf que en fait pas du tout pasque je me suis retrouvé en face du seul garde champêtre de France (je croyais que ça existait même plus comme espèce ce truc). Et même si ça existait encore, y sont pas censé s’occuper des chasseurs plutôt, au lieu de venir emmerder les aventuriers qui tentent de perdre discrètement leurs chats dans la forêt ? Le problème, c’est que j’ai depuis toujours une peur panique de tous les symboles d’autorité, comme l’impression d‘avoir quelque chose à me reprocher (alors que pas du tout). C’est vrai avec la police, j’ai découvert que c’était pareil avec les gardes champêtres (alors que je sais même pas si y z’ont une quelconque autorité ces gens là).

Lui : « Bonjour, je suis le garde champêtre. Qu’est-ce que vous faites dans les bois ? »
Moi (avec un carton qui bouge sous le bras) : « Rien, je me promène avec un carton »
Lui : « C’est pas des chats au moins ? » (Comment a-t-il su le bougre ?)
Moi (je fais un prout) : « Oh, non, Monsieur le Garde Champêtre, comme vous y allez ! »
Le carton sous mon bras : « Mahou ! » (Connards de chats, fermez vos mouilles !))
Lui : « Vous me prenez pour un con ? » (à ton avis ?)
Moi : « Je ne sais pas du tout ce que ces chats font dans mon carton, je vous promets »

… Bref, je me suis fait grillé comme un jeune porcassin de deux jours, j’ai eu droit à deux heures de morale et j’ai dû repartir avec 5 chatons (j’en avais déjà largué 2 avant de rencontrer mon nouvel ami). Et ensuite j’ai dû changer de forêt, mais vous avouerez que c’est pas d’bol quand même.

Les portées suivantes, elles ont été piquées directement à la naissance à grand renfort de 7€/chat, c’qui est un p’tit peu abusé quand même (y pourrait au moins faire des tarifs dégressifs). En tous cas, j’ai bien rigolé quand y m’ont demandé si je voulais le supplément « enterrement » (que j’ai bien sûr refusé). J’aurais dû faire comme un vrai bonhomme : les noyer ou les mettre dans un sac et les éclater contre un mur, mais définitivement je pouvais pas (un cœur d’homme battait donc encore sous ma carcasse d’aventurier mystérieux et buriné). Par contre, j’ai quand même posé un genre d’ultimatum à mon amoureuse pasque ça commençait à bien faire et que c’était quand même sa chatte ! Elle en avait juste rien à foutre, j’ai donc pris les choses en mains. Du moins le croyais-je…

Bon, ben du coup je pense que ça sera finalement une trilogie (j’ai gardé le meilleur pour la fin) et pas une dilogie : fin de l’histoire dans un 3ème et dernier post donc => il faudra au moins chat !
(ouhh le vilain jeu de mots tout pourri).

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