jeudi 3 mai 2012

02. Un bon voisin est un voisin mort (PART II).



Période : Octobre 2005
Situation sentimentale : 1 amoureuse et 1 fille à Paris, option trèèèèèès compliquée.
Localisation géographique : Cambrousse morbihannaise (56).
Situation professionnelle : Nada, pas l’ombre de la queue d’un job à l’horizon et juste mon solde de tous comptes pour vivre (puisque j’ai eu l’intelligence de démissionner).
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Heureusement, il y aussi des voisins cool.

Les seuls vraiment gentils, y s’appellent les Cornec, mais nous on les appelle les lapins pasqu’ils ont un élevage de lapins - logique.

Ils m’invitent de plus en plus régulièrement. Pour l’apéro d’abord, où l’accueil est lunaire. Une fois arrivés dans le salon où les sous-vêtements de toute la famille sèchent lascivement (créant une ambiance un peu fou-fou), personne ne me propose de m’asseoir ou de me prendre mon manteau et je me retrouve donc comme un gros con, debout, habillé, au milieu du salon, à regarder la télé (en général un bon programme bien intelligent de TF1, tranche 19h-20h), sans rien me voir proposer à boire ou à grignoter (ce qui est quand même un comble pour un apéro). Petite variante la dernière fois : la maîtresse de maison m’a forcé à appeler Wanadoo pour les aider à mettre en place leur abonnement internet.

Y m’ont aussi invité à dîner l’autre soir. Soirée très bizarre. D’abord y m’avaient acheté une paire de pantoufles en 46 « pour pas que je salisse ». En plus c’était des pantoufles avec des oreilles de lapin (ironie du sort – ça ne s’invente pas !). J’ai pas su trop quoi dire (à part « Oh, du 46, ça tombe vraiment bien, c’est ma pointure ») et je me voyais mal leur expliquer que je luttais activement depuis 28 ans contre le port de la pantoufle. [D’ailleurs j’en profite pour rappeler à tout le monde que c’est quand même bien pratique de chausser du 46 quand on est un aventurier : ça permet d’écraser facilement les zombies et autres momies qu’on peut rencontrer lors de ses missions. Accessoirement, au quotidien, ça permet aussi de donner gratuitement – mais avec une grande efficacité - des coups de pieds dans la tête des vieilles personnes et de leur teckel pour leur apprendre les bonnes manières]. Bref.

On commence à dîner (devant la télé bien sûr), et un premier téléphone sonne (la fille va répondre), puis un deuxième téléphone sonne (le père va répondre), puis la mère va dans la cuisine pour finir de préparer une soupe au pot au feu et le fils se barre sur le canapé pour regarder la TV de plus près. J’étais donc seul à table avec leurs sous-vêtements qui continuaient à sécher lascivement, devant mon assiette vide et avec mes pantoufles lapins en 46 aux pieds [preuve s’il en est qu’on peut être aventurier et connaître des grands moments de solitude]. J’étais bien sûr très à l’aise (heureusement j’avais pas séché les UV de « comment se sentir très à l’aise en toutes circonstances ? »). Du coup, on n’a jamais été tous les 5 en même temps à table. Lunaire, mais sympas quand même, les lapins !

Sinon j’ai récemment été coincé au milieu d’une conversation passionnante entre (a priori gentils) voisins sur le temps, la vie, et les arbres (sujets fédérateurs nous en conviendrons tous)… Ils se sont finalement mis à m’insulter parce que je prévoyais d’acheter (un jour prochain, quand j’aurai un travail) un sèche linge. «Vraiment, l’air de la campagne ça sèche beaucoup mieux et ça coûte beaucoup moins cher » qui m’ont dit). Bah ça fait deux jours que je fais sécher mon linge dehors et qu’il est pas sec pour un rond (y commence même à sentir sacrément la vieille chaussette).

Donc y peuvent dire ce qu’ils veulent ces connards, dès que j’ai un taf, j’achète un sèche-linge !

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