jeudi 28 février 2013

36. APOCALYPSE : NOW !


Curieux post que celui qui suit.

Voilà 5 mois que je n’ai pas posté sur mon blog. J’ai été assez occupé par un nombre relativement incalculable de problèmes, petits ou gros, comme tout le monde j’imagine, mais surtout j’essayais de gérer ma maladie, avec très peu de succès il faut bien l’avouer. Gérer ces p*tains de loopings chelou dans ma tête. Répondre tous les jours aux gens qui me demandent « comment ça va ? », que « ça va bien » (alors que non, pas du tout). Et se voir répondre « qu’est ce qu’il y a ENCORE ? » quand, par malheur, je dis que « ça va moyen ». Je sais bien que je fais chier le monde, faut pas être médium pour s’en rendre compte. Alors j’essaie de faire semblant, faire « comme si ».

Du coup, quitte à dire les choses, autant le faire dans les grandes largeurs. Ce post de reprise ne sera donc pas (tentativement) drôle, ni même tentativement joyeux (il n’est pas, soyez-en persuadé(e)s, volontairement glauque). Ces quelques lignes ont été compliquées à écrire, tellement compliquées que la plupart des phrases ne sont même pas de moi : j’ai dû mélanger mes mots avec ceux d’autres, ce que je ne fais JAMAIS. Je sais que beaucoup d’entre vous trouveront probablement ce post égocentrique, larmoyant et/ou misérabiliste (l’un n’empêchant pas l’autre bien sûr), voire chiant tout simplement. L’objectif, un peu égoïste certes, est pourtant juste d’essayer de « catharsiser » ma maladie par l’écriture. J’avais BESOIN d’écrire tout ça et de le partager. Parce que j’en ai un peu marre de pas réussir à expliquer les choses. En même temps, BONNE NOUVELLE pour vous, vous êtes pas forcés de lire, vous pouvez vous arrêter là !

Youpiyoup, here we go.

Ne nous voilons pas la face, les maladies mentales (ou psychiatriques), quelle qu’elles soient, sont plutôt « sales » dans l’imagerie populaire (c’est, j’imagine, le meilleur moyen pour les foules de penser qu’elles ne sont pas concernées). Et encore, quitte à être sales, il y a au moins des maladies que tout le monde connaît à peu près : la schizophrénie, la psychopathie… bah, non, moi j’ai reçu en héritage celle qui est toute pourrite, celle que tout le monde prend pour une fausse maladie et celle, last but not least, que le corps médical lui-même maîtrise comme un pied de porc, que ce soit dans le diagnostic ou dans le traitement : la bipolarité.

Je suis bien conscient de l’impossibilité du dialogue. Des limites de la conversation. Ma propre incapacité à communiquer sur ma maladie me décourage assez violemment. A quoi bon, de toutes façons si personne n’entend ou ne comprend ?

Le problème c’est que mon angoisse n’est pas existentielle, chic et cultivée. Elle n’est pas seyante ou intéressante. Elle rampe à quatre pattes et se tape la tête contre les murs. Des coups, des coups encore, jusqu’au sang. Mon angoisse est moche, elle est crade, il faut que je la cache. Elle ne me laisse même pas le luxe du désespoir raffiné propre aux dandys. C’est con, j’aurais adoré être un dandy (ou un poète maudit à la rigueur, je m’en serais contenté).

Alors, être bipolaire, c’est quoi ?

C’est être parfois deux à l’intérieur de soi :
- Celui qui agit sans se contrôler,
- Celui qui regarde et qui ne comprend pas, qui n’en n’a ni la force, ni la lucidité.
Et en même temps c’est être toujours tout seul, même entouré.

C’est partir très loin, inventer une histoire, des histoires, et sortir de votre réalité.
C’est être persuadé que c'est l'autre qui ne nous comprend jamais.
C’est alors crier, puis crier plus fort, devenir agressif et même parfois violent
Et puis, quelques instants plus tard, ne se souvenir de rien.

C’est, certains jours, s'enflammer, ne plus avoir de doute, ne plus avoir de peur.
C’est ressentir l'énergie faire bouillir tout son corps, ne plus la contrôler,
C’est être porté par un sentiment de toute puissance que rien ne peut modérer.
C'est ne pas supporter que les autres ne suivent pas.

C’est, le jour suivant, tomber dans le néant, comme ça, pour un rien, sans raison.
C'est repousser les gens, même les plus importants, ne plus vouloir sortir de chez soi.
C’est n’avoir plus aucune envie, sauf celle d’en finir.
Même si j’ai de bonnes raisons de me battre (mes filles pour ne citer qu’elles).
Mais ça n’est pas si simple et, dans ces cas-là, le désespoir se fait culpabilité.
C'est avoir honte de ne rien pouvoir faire.
C'est avoir honte qu'on nous dise tout le temps de « nous bouger », que « ce n’est rien ».
C’est des moments de colère, de dégoût, de fatigue, de doutes, et puis de désespoir encore.

C’est voir la vie qui passe et moi qui, à côté, n'en fais plus partie.
C'est ne plus supporter d'avoir mal, de souffrir, de ne plus se reconnaître.
C’est d'avoir une impression de double identité et parfois même, pire, d'être vraiment habité.
C’est de ne plus rien maîtriser, de me faire mal ou de faire mal à ceux que j’aime.

C’est lâcher le monde réel, le vôtre, et partir dans un autre que je ne connais pas.
C'est être en psychiatrie pour rester protégé et reposer les autres, ceux qui vivent avec moi.
Pour me cacher aussi, parce que j’ai honte de moi.
Parce que j’ai peur de sortir et d'affronter ce monde, le vôtre,
Me demandant sans cesse : en suis-je capable ou pas ?

C’est les médicaments aussi : c'est essayer, sans relâche, tant que ça ne marche pas.
Tant que l'on ne peut pas reprendre une vie sereine.
Et c'est subir, aussi, les effets secondaires liés au traitement : les tremblements, le flou, les pertes de mémoire, les insomnies.
Ces moments où, pour tenir debout, on est complètement drogué…

Et puis si un beau jour, à force d'essayer, un peu comme un miracle,
Je trouvais une forme de sérénité, alors à ce moment il faudrait que je me redécouvre
Et que j’accepte de vivre sans envolées, sans ces moments que j'adore, ces vagues de folie et ces pulsions créatives que je considère comme essentielles.
C'est complètement con et paradoxal.

Voilà donc : être bipolaire, ce n’est pas « juste » avoir des hauts et des bas, c’est une vraie maladie, pour laquelle on signe a priori à vie (malgré nous, va s’en dire). Ca n’est certainement pas la pire des maladies, mais sûrement pas la plus joyeuse non plus. C’est une maladie qui gangrène lentement mais sûrement la volonté, la capacité de jugement… et qui prive un peu inexorablement, jour après jour, d’un certain droit au bonheur. Tout ça caché dans ma tête, jour et nuit, sans aucun répit. Et pourtant je lutte, et je lutte encore, mais il y a certains jours où je souhaiterais juste rendre les armes et m’endormir tranquillement, et ne jamais me réveiller, parce qu’honnêtement, c’est fatigant à la longue.

C’est tout pour aujourd’hui les gens. (Paie ta non-transition de fin).

Merci à celles et ceux qui auront eu la patience de lire ce post jusqu’au bout.
Merci à celles et ceux qui, l’ayant lu, ne seront pas dans le jugement.

RDV demain pour un post un peu plus drôle (pas difficile)…
Enjoy your life les poulets, et surtout prenez soin de vous.
T.

dimanche 30 septembre 2012

35. Mercredi, le jour des enfants (mais définitivement pas celui des pères au foyer).


C’est bien connu, le mercredi, c’est un peu le jour joyeux des enfants heureux, pour reprendre (à peu près) la chanson de notre ami Casimir. Et globalement, c’est vrai que ça peut être sympa le mercredi. Ou pas du tout.

Bon, ben là, manque de bol, c’était « pas du tout ». En même temps, vu que j’ai pu les moyens de les mettre au centre aéré, ben faut bien assumer. Et pis je suis un aventurier mystérieux et buriné, bordel de merde, j’en ai vu d’autres et des bien pires (enfin le croyais-je, jeune lapereau naïf que j’étais).

Déjà ça a très mal commencé. On avait fait une soirée TV en famille la veille (l’histoire sans fin 1) et donc il était bien question que les poupettes dorment longtemps (et moi aussi du coup gniark gniark). Pas d’pot, pour une fois les poupettes dormaient effectivement à poings fermés, et c’est une gigantesque crampe au mollet de sa mère la pute qui m’a réveillé. Je hais les crampes. Quelquefois j’ai la paume de ma main qui se rétracte toute seule (à force de parcourir le monde une machette à la main sans doute…), j’aime pas trop, mais ça va (même si, on en conviendra tous, ça n’est pas forcément ultra normal). Mais alors les crampes au mollet… bordel… Je leur donne 20/20 sur l’échelle de Richter de la douleur.

Etant entendu que je donne (pour vous situer) :

  • 16/20 à mes luxations récidivantes de l’épaule (quand je perds mon bras, comme dans l’arme fatale – mais en moins sexy pasque je suis pas Mel Gibson – mais en même temps, moi au moins je frappe pas ma meuf et je suis pas un gros fou intégriste).

  • 18/20 aux deux déchirements de la cornée que m’avait joyeusement prodigués Sasha quand elle était petite, en me griffant l’œil avec ses petits ongles sales et que ça s’était infecté (je pouvais plus regarder de lumière en face, je ressemblais à Marylin Manson (un œil normal et un œil qui pleurait tout le temps, avec une toute petite pupille et le blanc de l’œil qui avait viré au rouge) ; je n’avais qu’une envie, c’étais de m’enlever l’œil avec une petite cuillère (ce qui aurait été complètement con, quand j’y réfléchis a posteriori, et m’aurait même probablement fait assez mal – surtout au niveau de l’arrachement du nerf optique)). On peut être aventurier, on est pas obligé d’être con non plus.

Bref, j’aime pas les crampes au mollet. J’ai tenté la technique du pied remonté (j’ai crû crever). 2ème technique : poser le pied à plat sur une surface froide (genre carrelage). C’est là où je me suis félicité une fois encore pour l’achat intelligent de cette maison de 1953 avec parquet intégral… Pas un gramme de carrelage à l’étage… Il a fallu que je me traîne comme un vieux concombre de mer semi-hémiplégique (c'est-à-dire sans grande dextérité, pour ceux qui ne goûtent pas la métaphore) jusqu’à la cuisine en essayant de pas hurler trop. Force est de constater que j’ai échoué, puisque j’ai quand même pas mal hurlé et que j’ai donc réveillé mes deux filles (Ô joie), avant même d’atteindre le carrelage de la cuisine, où j’ai enfin pu apaiser un peu mes souffrance au doux sons des « Papa, j’ai faim ! Je veux une brioche avec du chocolat ! Moi des céréales au chocolat ! Moi au miel ! Moi je veux du lait et une compote !» que mes filles hurlaient depuis le salon sans sembler s’apercevoir qu’elles pouvaient se retrouver orphelines à tout moment (j’exagère à peine…).

En père modèle et dévoué (et souffreteux), je leur apporte tout ça et je file dans la salle de bains pour me mettre de l’eau sur la tête. Bon, ben j’aurais mieux fait de jamais croiser une glace ce jour là. Comment dire ? Pour une fois j’étais sacrément plus mystérieux que buriné (c’est rare). Le mystère : comment peut-on avoir des cernes aussi grands et aussi verts/noirs + comment peut-on être de cette couleur (teint tirant sur le vert olive avec une légère pointe de gris terne) ? Burinage : plus aucun, rapport au teint (cf : point précédent).

Tout ça sentait la journée de merde à plein nez. En plus, on avait un programme de malade mental, millimétré à la seconde, alternant ce que j’appelle des « missions » ( = trucs chiants pour les gosses, mais qu’il faut faire quand même) et des trucs cool pour les poupettes (étant à noter que dans les deux cas, c’est relativement gonflant pour moi). Ah tiens, il se met à pleuvoir, impeccable : de mieux en mieux. Ca va rendre la journée encore plus sympathique.

Grosses difficultés à habiller les poupettes. Y’a des jours où ça roule tout seul : elles adorent leurs fringues et elles les mettent toutes seules (merci petit Jésus) et y’a des jours où, non pas du tout, rien ne va : « Papa, j’aime paaaaaaaaaaaas ce pantalon, y me gratte, et le pull est moooooooooche et j’aime pas ces chaussettes elles me boudinent les mollets, c’est trop nul et je veux que tu m’aides à m’habiller ». Misère. Bilan des courses, alors que tout peut être torché en 5 minutes, là il m’a fallu ¾ d’heure pour les habiller (on s’rait de mauvaise humeur pour moins que ça). Il est 10h45.

Première mission : direction easy cash pour vendre mes 734 CD (je suis malheureux). Le mec me demande si je suis DJ. Je lui réponds que non pas du tout, je suis aventurier, option mystérieux et buriné qui plus est. Il me dit que j’ai pas l’air très buriné, mais que j’ai effectivement le teint mystérieux. Je le hais. Il m’annonce combien il me reprend mes 734 CD (après avoir passé une heure environ à les compter). Je le hais encore plus. 220€ (30 centimes le CD, je meurs). Mais bon, ça fera de quoi acheter des knackis pour les gosses. Gosses qui justement ont choisi de jouer à cache-cache dans les rayons en hurlant (les gens me regardent apitoyés ou méchamment, c’est selon). Elles percutent à peu près tous les vendeurs et font tomber une guitare. Qui ne se casse pas. Ca tombe très bien, je l’aurais eu assez mauvaise de devoir acheter une guitare cassée avec l’argent fraîchement gagné de mes 734 CD. Et Ô joie, à force de tout vendre chez eux (je m’étais déjà débarrassé de tous mes coffrets de séries pour la modique somme de 330€ - jamais enfants n’auront mangé autant de knackis…), j’avais des points fidélité et donc j’ai pu obtenir une mini-trousse de jardinage pour enfants (ah, ah, j’vais les faire bosser, moi, ces graines de vermine). Bon, ça c’était fait. Direction les courses maintenant que j’étais riche. Sauf que non, en fait. Histoire de me faire rater tout mon programme, les deux poupettes ont voulu aller chez Animalis (Un magasin d’animaux collé à easy cash).

Difficile de dire non, c’est le jour des enfants, le jour joyeux des enfants heureux. C’est parti. Il est 12h00. ¾ d’heure chez Animalis, c’est chiant soyons honnêtes (notamment compte tenu du fait qu’il y a en tout et pour tout 8 animaux – sans compter les poissons, mais tout de même ça fait peu). A chaque fois que les filles passent devant un animal, elles se sentent manifestement obligées de hurler son nom et de rajouter « c’est trop mignon ». (en hurlant) « OOOOOOOOOOOh regarde Papa, un lapin, c’est trop mignon ! » (mouaif, si on veut, ça a surtout l’air très con). Heureusement que j’ai vu un chinchilla coincé dans sa mangeoire, ça m’a bien fait rire (on a les joies qu’on peut et j’étais bon public ce jour là…). Les filles ont voulu acheter un perroquet (995€), deux chiens « pasqu’ils avaient l’air mignons et tristes » (1659€), deux serpents (230€) et une tortue (25€). J’ai dit non pour tout (faut pas déconner non plus), sachant qu’il me faudrait vendre 9700 CD chez easy cash pour financer l’achat desdits animaux. Autant dire que définitivement non. Et puis moi, sorti des tortues crocodiles, y’a aucun animal que je trouve digne d’intérêt de toutes façons. On quitte donc Animalis, il est 12h45.

Deuxième mission : on va faire les courses. Bataille entre les deux poupettes pour savoir qui va sur/dans le caddie. Ca se termine en : « personne va nulle part dans ou sur le caddie ». Bilan des courses, elles ont continué leur partie de cache-cache en hurlant. Fabuleux. Dernière fois que je fais mes courses avec mes gosses (en même temps je dis ça à chaque fois…). Je paie avec l’argent de mes CD (bouhouhou). On sort des courses, il est 13h30 et les poupettes ont faim (en même temps, je peux pas leur reprocher). Comme je suis riche, je leur dis qu’on va chez Mc Do. Direction le drive (bondé, putaiiiiiiiiiiiin), puis rentrage à la maison. Il est 14h15. Je suis grave à la bourre sur mon programme.

Fin du déjeuner à 15h00 (Margot mange à la vitesse d’un escargot trèèèès lent). Impeccable, ça, elles bouffent de la junk food à des heures pourries. Bah si j’en fais pas des grosses obèses dégueulasses, je veux bien m’appeler Gwendoline. Bref, on fait c’qu’on peut.

Attraction suivante : Emmaüs. Alors ouais, OK, je vous vois venir, vous allez me dire que c’est moyen funky Emmaüs comme attraction. Alors en fait pas du tout, c’est très bien. Sauf quand il y a un accident sur la route pour y aller et que la trois voies se transforment en une voie (tiens, on se croirait à Paris). « Papa, c’est nul, ça avance pas, tu peux pas aller plus vite ? ». Regard noir. Curieusement pas de relance de sa part (il faut dire que mon regard noir devait être sacrément noir, rapport à mes cernes). On arrive enfin chez Emmaüs. Il est 15h45. On file des trucs à l’annexe « dons » et on va à l’annexe « achats » pour acheter des trucs (pasque je suis riche aujourd’hui, des fois que ça soit pas clair encore, pour ceux du fond qui suivent pas près du radiateur). Les filles choisissent 450 jouets pour 2€ (c’est un des gros miracles d’Emmaüs) et après elles décident de reprendre leur partie de cache-cache pendant que j’essaie de leur trouver des fringues et des livres. J’ai beau les entendre hurler, je ne les vois pas. Je retrouve Margot, mais impossible de trouver Sasha qui a décidé de jouer au commando ninja en se glissant sous les portants (et en faisant tomber toutes les fringues au passage). Du coup j’arrive enfin à la choper. Impeccable.

Maintenant c’est Margot qui a disparu. Elle est repartie au livre pour trouver des livres Tchoupi. Je lui dis que non pas du tout, on ne part pas comme ça sans prévenir son Papa et on ne va pas chercher des livres Tchoupi, « surtout qu’on sait même pas c’que c’est Tchoupi comme bête » (lui dis-je). Elle me regarde l’air navré (mais vraiment comme si j’étais un gros teubé) et me dit « mais Papa, Tchoupi c’est un pingouin, on voit bien ». C’est vrai que vite fait, ça peut ressembler à un pingouin, mais en regardant de plus près, ça pourrait aussi être un ours, un koala sans oreille, un genre de chat sans queue… C’est pas bien clair tout ça. En tous cas, je me suis encore fait lamentablement avoir, Margot repart avec 10 Tchoupi (4€). Après on part de chez Emmaüs pasque bon (étant entendu qu’il a fallu aller rechercher Sasha qui s’était re-barrée dans les vêtements pour re-jouer au ninja). Il est 17h15.

Sur le chemin du retour on va acheter de l’essence, et on passe à la banque pour mettre sur mon compte ce qu’il me reste de liquide de la vente de mes 734 CD (bouhouhou –re). On arrive à la maison, il est 18h00. Margot est catapultée dans le bain pendant que je fais les devoirs de Sasha (je hais le CE1). Je laisse Sasha apprendre sa poésie, direction la salle de bains pour le shampooing du nain + sortie du bain. Je retourne voir Sasha pour finir ses devoirs pendant que Margot s’habille toute seule (l’autonomie est un des avantages majeurs quand les enfants grandissent). Fin des devoirs de Sasha, qui va maintenant prendre son bain (shampooing également, mais elle sait faire toute seule). Pendant ce temps, je cours entre le salon pour démêler les cheveux de Margot (avec du démêlant s’il vous plaît et lui couper les ongles des pieds et des mains) et la cuisine pour faire le repas des monstresses (un melon pour Margot, un pamplemousse pour Sasha, du poisson au gingembre-citron pour Sasha, des nuggets pour Margot, des pâtes alphabet pour Margot, du riz basmati pour Sasha, et, ô miracle, un dessert commun – l’important c’est surtout qu’elles n’aient quasiment aucun goût en commun). Le dîner est prêt, Sasha est sortie du bain et habillée. Il faut passer au démêlage (elle hurle à la mort, j’ai l’impression de la décapiter avec une petite cuillère – elle est définitivement plus sensible du cheveu que sa sœur). Elles finissent de manger et vont jouer ensemble (sans se pouiller – miracle !). On va coucher Margot (après 5 histoires). Il est 20h30. Sasha peut rester en bas ½ heure de plus. Sasha part au dodo. Elles chantent ensuite toutes les deux pendant deux heures en rigolant, sortant de leur lit, courant dans la chambre l’une de l’autre… Ma crampe au mollet me reprend. Les deux filles s’endorment enfin. Il est 23h00. On a beau dire, ça fait des longues journées… Margot fait un cauchemar à 1h00, je pars la rassurer et je m’endors comme une merde dans son lit, la tête dans ses peluches.

Pas fâché que la journée soit finie… journée joyeuse des enfants heureux mon cul ! Mercredi prochain je les colle devant la télé toute la journée et si elles me gonflent, j’arrive avec mon déguisement au milieu du salon et je leur balance que le père noël c’est moi ! Alors c'est vrai que père au foyer, ça a plein de bons côtés, mais pas que quand même... Il fallait vraiment pas qu'un pote m'appelle ce jour là en me disant "t'as trop d'la chance, tu bosses pas et tu peux profiter de tes deux filles, c'est super épanouissant". Pasque niveau épanouissement, j'avais connu mieux que ce jour là précisément. Même si heureusement tous les mercredis ne se ressemblent pas ! (et puis y'a les samedis pour diversifier aussi).

Quoi qu’il en soit, je ne remercierai jamais assez ce sacré Charlemagne d'avoir inventé l’école (une bien riche idée) et laissé du coup un peu de répit aux pauvres pères au foyer sans défense. Par ailleurs, si quelqu’un peut me dire ce que c’est que Tchoupi, je suis preneur ! 

Merci les gens, SEE YOU NEXT TIME et d’ici là, STAY TUNED. T.

samedi 22 septembre 2012

34. Les enfants sont formidables (si,si)


Quand on est un aventurier mystérieux et buriné, on est bien sûr préparé, plus que d’autres, à faire face aux situations les plus incroyables du quotidien. Sauf que quelque fois ça suffit pas du tout, et on se retrouve piégé comme un gros con. Comme quand les enfants commencent à parler de sexualité (et qu’on l’a pas vu venir, mais alors pas du tout).

Préambule.
Bon, c’est horrib’ mais c’est la triste réalité, Sasha adore les spectacles musicaux. On va dire que c’est un truc de meufs. Donc par exemple elle adore regarder la comédie musicale Mozart en boucle parce qu’il y a, je cite, « des jolis costumes et des supers chansons (tristesse) ». Déjà, devant Mozart, elle avait demandé ce que ça voulait dire la chanson « le bien qui fait mal ». En tant que père responsable et bienveillant (et courageux aussi) je lui avais conseillé d’aller demander à sa mère plutôt (mon radar-à-question-qui-pue-du-cul indiquait « ça pue du cul au maximum »)… Sa mère lui a conseillé elle-même d’aller trouver la réponse auprès de son père, donc cette histoire tournait pas mal en rond (d’ailleurs ce jour là on a perdu Sasha dans le couloir). Toujours est-il qu’elle a ensuite passé une semaine à dessiner des messieurs et des madames à quatre pattes avec des porte-jarretelles et des cravaches et des chaînes partout. Je lui ai bien expliqué (bravo ma poupette !) que c’était très fidèle au spectacle mais qu’il fallait tout de même arrêter tout de suite ce genre de dessin et surtout ne JAMAIS les reproduire à l’école, « parce que bon » (j’ai pas trouvé mieux comme argument) (surtout qu’elle dessine sacrément bien alors c’était vraiment flippant). Bref, je suis pas pressé que « Dracula, l’amour plus fort que la mort » soit dispo. Et j’y pisse à la raie à Kamel Ouali (mais de loin quand même des fois qu’il interprète mal mes intentions, on sait jamais).

Ambule.
On était l’année dernière et c’était la soirée des enfoirés sur TF1. J’ai trouvé que ça pouvait être une bonne façon de passer une soirée père-fille avec plein de jolies valeurs à lui expliquer sur fond de jolis costumes (?) et de jolies chansons (??). Bon, je passe sur le fait que je me suis fais chier comme un rat mort et j’entre dans le vif du sujet. Je n’imaginais pas le nombre de pièges diaboliques cachés dans cette émission. Déjà Sasha m’a demandé d’emblée ce que c’était un enfoiré. Putaiiiiiiiiin, le bad. Je l’avais pas vue venir celle-là (pourtant j’aurais dû l’anticiper facilement). Je suis de ceux qui pensent qu’il ne faut, dans la mesure du possible, pas laisser la question d’un enfant sans réponse. Ceci étant dit, difficile d’expliquer qu’en règle générale (c’est quoi « règle générale » papa ?) ça veut dire « gros enculés » mais que là pas du tout, ce sont plein de gentils chanteurs et acteurs qui font un spectacle pour les plus défavorisés (C’est quoi « défavorisés » Papa ?). 

Après, ça s’est sacrément emballé niveau « drame familial » pendant la chanson « just a gigolo ». Il faut dire que Kad Mehrad en string en cuir à bretelles qui se frotte lascivement contre une barre de lap-dance, ça peut interpeller… Et ça n’a pas raté ! Sasha me demande ce que ça veut dire « un gigolo » ? Du coup, rusé comme un renard, je suis passé par une explication de merde à base de « c’est une prostituée garçon », qui m’a bien sûr donné le droit immédiatement à une question subsidiaire et néanmoins tout à fait pertinente : « c’est quoi une prostituée, papa ? ». Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh (cri de détresse du père seul face à l’immensité de son désespoir) (mon rythme cardiaque est monté à 250 pulsations/seconde et j’ai perdu 12 litres de flotte, j’ai peut-être même fait un prout). J’ai du bafouiller trois merdasses sur la vie la vraie à base de : « tu sais ma chérie, dans la vie, on peut faire des câlins pour faire des bébés, mais il faut être très amoureux, ça s’appelle faire l’amour (« oui, je sais papa, merci ! » - ah bah excuse moi de repartir des fondamentaux ma chérie…). On peut aussi faire des câlins juste pour se faire plaisir, sans faire de bébé, toujours avec son amoureux et ça s’appelle toujours faire l’amour (« ah bon papa ? » - Putain, je sens que le concept de plaisir va être coton à expliquer). Et puis y’a ceux qui préfèrent payer pour qu’on leur fasse des câlins et qui veulent pas de bébé et qui sont pas amoureux. Ces gens là paient des madames prostituées ou des messieurs gigolos ». J’ai pas trouvé mieux. Elle a fait : « Ah, d’accord. En fait un gigolo c’est un monsieur qui met son zizi dur dans le minou d’une dame et qui lui donne ses spermatozoïdes contre de l’argent mais y sont pas amoureux et ils veulent pas de bébé. C’est un peu nul quand même ». C’est sûr, vu sous cet angle…

J’ai trouvé :
1/ Que c’était plutôt un bon résumé, assez sain.
2/ Qu’elle en savait quand même beaucoup à 7 ans sur la façon de faire des bébés. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou pas. Au moins j’ai l’impression que le cul ne sera pas un sujet tabou à la maison. Quand je pense que la première fois que j’en ai entendu parlé j’étais en CM2 et on m’avait dit dans la cour de récré que pour faire les bébés le papa devait faire pipi dans la maman… (ça donnait pas tellement envie à l’époque du coup). Soit j’étais sacrément en retard (on ne peut pas totalement l’exclure), soit les nouvelles générations sont mieux informées… A suivre, mais pas pressé qu’elle ait 16 ans celle-ci (ni Margot non plus d’ailleurs).

La poursuite de son « éducation sexuelle » (toutes proportions gardées) s’est faite suite à un affreux malentendu à la médiathèque. On était allé là-bas avec les poupettes pour prendre des livres (forcément) et les deux en prenaient allègrement à droite à gauche et les mettaient dans leur petit sac. Sasha me montre de loin un livre où il y avait deux gros monstres moches mais marrants sur la couverture et m’a demandé si elle pouvait le prendre (j’exerce bien sûr un droit de censure en tant que père bienveillant). Ca m’avait l’air drôle alors j’ai dit oui. Le con. Arrivés à la maison, je regarde ce qu’elles ont pris et je tombe sur ce fameux livre. « Monsieur et Madame Hormones », ça s’appelait. En fait les monstres de la couverture étaient une joyeuse métaphore des hormones chez les pitits nenfants et le livre expliquaient en long en large et en travers tous les changements du corps humain sous l’effet desdites hormones. (Les poils, les zizis tout durs, les pertes blanches, les règles… que des choses qui mettent en appétit). Elle a trouvé le livre (je cite) "trop super". J’étais très content. Bref, on est monté d’un cran sur le long chemin THEORIQUE de l’éducation sexuelle. Etant bien entendu que la pratique lui sera interdite jusqu'à ses 85 ans et que je suis déjà, à l'heure où je vous parle, en train de lui tricoter une ceinture de chasteté en métal chromé, poils de yak et diamants (ça peut être utile ET joli). Par ailleurs, elle est déjà inscrite au couvent Notre Dame des blanches colombes de la Sainte Espérance (arrivée là-bas prévue pour le jour de ses 12 ans).

Postbule.
Ce matin, Sasha avait piscine. Elle a ses copines dans son groupe alors c’est cool. C’est cool pour moi aussi pasque du coup j’ai des potes avec qui parler (les mamans des copines de ma fille pour ceux qui suivent pas). En même temps, j’avais Margot accroché sur le mollet droit donc j’aurais trouvé à m’occuper malgré tout, mais c’est quand même pas désagréable de parler à des êtres humaines adultes. Bref, une des mamans nous raconte qu’elle était hier soir en train de faire un câlin avec sa poupette (maman allongée sur le dos, et sa poupette contre elle sur le ventre) et là, la poupette lui demande : « Maman, c’est vrai que c’est la position pour faire l’amour ? ». La maman en question est restée un peu comme deux ronds de flanc, a dit « oui » (ce qui est vrai, elle allait pas préciser non plus qu’il existait de multiples variantes et qu’elles étaient toutes recensées dans un livre bien connu appelé le kamasutra) et a demandé à sa fille d’où elle tenait cette information. « C’est Sasha et M. qui me l’ont dit ! ». Très bien, très bien. Non contente de me faire flipper avec ses questions pièges, elle va donc dispenser la bonne parole auprès de ses copines. C’est horrible, elle va finir en mère maquerelle, cette petite. Et là-dessus Margot qui me dit qu’elle a un amoureux (« c’est Axel, il a des beaux cheveux jaunes comme de l’or (comprendre : platine) et il est un peu coquin ». Un peu coquin ?... mon cœur de père saigne…

Bilan des courses, à 7.5 ans, ça sait comment faire des enfants, mais ça croit encore au père noël. Je vous le disais, les enfants sont formidables.

STAY TUNED LES POULETS, à très vite, T.

vendredi 14 septembre 2012

33. Les dents de la peur.


> Ah, ah, voilà un post qui fleure bon le burinage et le mystère !

Tout a commencé quand j’avais 4 ans et que j’étais encore à la maternelle des aventuriers mystérieux et burinés (autant dire que j’étais pas bien buriné, ni très mystérieux, c’est venu beaucoup plus tard). A part le fait que j’avais comme copains sur les bancs de l’école Lara Croft (putain, j’aurais dû garder son number) et Indiana Jones, mon quotidien n’était pas très aventureux.

Jusqu’à cette fameuse soirée.

Mes parents étaient sortis (j’avais toujours 4 ans) et j’étais donc gardé par une baby-sitter. Ce soir là, les dents de la mer (premier du nom) passaient à la télé. Ma baby-sitter, que je soupçonne aujourd’hui d’avoir gagné sa vie à l’époque comme baby-sitter le soir et serial-killer sociopathe la journée, n’a rien trouvé de plus judicieux que de me faire regarder ce film avec elle. Soyons clairs, il est très sympa ce film, mais à 4 ans, mes gènes d’aventuriers étaient encore salement embryonnaires et j’ai flippé ma race comme un gros rat mort (Ahhhhhhhhhh, cette jambe ensanglantée qui tombe au fond de l’eau au ralenti… Elle hante encore mes cauchemars à l’heure où je vous parle). 

Cette soirée a bien sûr eu des conséquences sur ma vie d’adulte. J’ai développé au cours des années ce qu’on pourrait appeler un rapport fascination/répulsion envers ces grosses bêbêtes, pasque qu’elles sont sacrément fascinantes malgré tout, mais quand même pas mal freaky aussi.

Aujourd’hui par exemple, j’ai très peur de la mer (heureusement que je suis aventurier et pas pirate) : si l’eau est trop claire je flippe pasque je me dis que je vais voir arriver mon ami carcharodon carcharias (alias le grand requin blanc), et si l’eau est très sombre (ambiance : on voit rien à 20 cm), je flippe aussi de me faire choper par surprise par le même ami. Autant dire que c’est toujours un grand moment de bonheur quand je vais à la plage avec mes filles (même si je conçois bien que la probabilité d’un grand requin blanc dans les mers sud-finistériennes est assez faible). Le problème, c’est que je me suis documenté sur le sujet. Du coup j’ai découvert que la zone de chalandise du grand requin blanc allait THEORIQUEMENT jusqu’à la Bretagne (merci J.Y. Cousteau). Quand on sait qu’un requin peut attaquer un être humain (ou une être humaine) à quelques mètres seulement du bord de la plage, vous comprendrez à quel point cette phobie est handicapante pour un aventurier buriné de ma trempe. Surtout que j’ai découvert également qu’il y avait plein d’autres copains requins qui pouvaient être au moins aussi féroces, voire plus rapides ou plus vicelards que le grand blanc. Impeccable.

L’avantage de la documentation (en un sens), c’est que je suis capable d’identifier la plupart des requins connus. Je ne mourrai donc pas de peur si je croise un requin baleine ou un requin pèlerin de 18m, puisque je sais qu’ils ne mangent que du krill (ces pitites crevettes roses microscopiques ridicules) et que jusqu’à nouvel ordre, il faudrait qu’ils soient sacrément aveugles pour me confondre avec une mini crevette rose – je suis bien plus gros, bien plus buriné et beaucoup moins moustachu qu’une crevette (ceci étant, vue ma chance légendaire, ne préjugeons de rien…). Bon, par contre, si je croise un requin taureau, un requin tigre ou un mako, je ferai moins mon malin (surtout si je les croise en même temps, ce qui s’rait vraiment pas d’bol vous en conviendrez).

Ce traumatisme d’enfance, doublé manifestement d’un léger côté maso, fait par ailleurs que je suis aujourd’hui un grand fan de films de requins (= de films pourris de requins (pléonasmes ?), car soyons clairs, il n’existe que des nanars sur le sujet, tous plus ou moins (mal) repompés sur les dents de la mer – cette franchise s’étant d’ailleurs elle-même auto-sabordée au fil des numéros, le n°4 étant un des films les plus pathétiquement drôles que j’ai jamais vus). Du coup, on s’est fait avec Alex quelques séances « films de requins » la semaine dernière. Pour vous éviter une perte de temps inutile (au prix du temps, en plus), vous trouverez ci-après pitch, impressions et moments cultes de chacune de ces bouses.

1/ On a mis la barre très haut pour le premier : Les Dents de la Plage.
[Sand sharks en VO]. Rien que le titre (français) est drôle !

PITCH : Jimmy Green, de retour dans la région balnéaire où il a passé sa jeunesse, n’y est pas le bienvenu. Ce bouffon prétentieux y a laissé trop de mauvais souvenirs. Seul le maire (qui est accessoirement son père), au début un peu échaudé par le personnage mais finalement séduit par ses mirobolantes promesses, lui accorde une relative confiance. Le but de ce magouilleur volubile est d’organiser sur la plage une mega beach party, une fiesta colossale, apte à faire pâlir de jalousie les organisateurs du spring break de Cancun. Et rien ne pourra l’empêcher de réaliser son projet. Pas même l’arrivée d’une bande de requins préhistoriques aussi à l’aise dans les eaux que... sous le sable ! Un tremblement de terre au fond de l'océan a en effet créé un gouffre et libéré plein de (pas) gentils prédateurs préhistoriques.

IMPRESSION GENERALE : Le scénario reprend grosso modo celui des Dents de la Mer, allant jusqu’à récupérer certaines de ses séquences clés et de ses personnages pour en faire des composantes parodiques. On retrouve donc le personnage du shérif, du vieux loup de mer, du professeur en biologie marine, du maire vénal et, pour ce qui est de l’environnement, une station balnéaire ne pouvant voir sa saison estivale mise en danger par des éléments extérieurs. Cependant, comme cela ne leur suffisait pas de transformer le prof interprété par Richard Dreyfuss en une bimbo « biologiste marine » en poum-poum short (Brooke Hugan, la fille de Hulk (pas le gros vert, le méchant catcheur), crédible comme un pot de miel) et le chef Brody en flanby en uniforme, et craignant probablement de manquer d’originalité en utilisant un grand blanc traditionnel, cette petite bande de plaisantins de producteurs ont misé sur un squale préhistorique ayant une faculté extraordinaire: celle de pouvoir se mouvoir… dans le sable, donc (mais quelle riche idée que voilà).

C’est la mâchoire tombante de stupéfaction (souvent accompagnée d’un incontrôlable fou-rire) que le spectateur découvre cet incroyable animal. Tout d’abord partiellement, via un aileron traçant un sillon dans le sable puis, rapidement, par un plan furtif où un horrible tas de pixels doté d’une mâchoire démesurée jaillit du sol comme le ferait de l’eau un dauphin de Marineland et enfin, totalement, nous laissant découvrir la véritable apparence de ces monstruosités (dans les deux sens du terme) numériques. S’en suit alors une succession d’agressions sanglantes, toutes absolument foireuses car modélisées et texturées à la truelle. Un aspect cheap amplifié par l’environnement, composé par une succession de plans shootés sur diverses plages (sans aucun raccord, bien entendu) et une «mega party beach» se traduisant par trois tentes, un main stage de 10 m² avec une DJ-ette toute pourrite et une poignée de figurants en shorts et bikinis en guise de gigantesque foule (y sont 25 tout au plus).

Bon évidemment, on imagine que tous les gens ayant participé à la conception de cette infamie sont conscients de l’ineptie de l’œuvre, la démarche choisie étant clairement celle de la comédie potache. Gags débiles, répliques stupides, grimaces et effets comico-gore sont donc au programme de ce film qui se revendique comme une grosse blague fun et ensoleillée (mais alors une grosse blague vraiment nulle). Le problème c’est que c’est tellement nul que la plupart du temps, on s’emmerde comme des rats morts au lieu de rire de ladite nullité, notamment lors des longues séquences de dialogues entre les principaux protagonistes, qui n’intéressent personne (ni les longues séances de dialogues, ni les personnages).

L’organisateur de la pseudo-fiesta du siècle, en fait des tonnes dans ce rôle d’un ambitieux promoteur de spectacles complètement hystérique. Il est d’ailleurs l’élément central de la séquence la plus réjouissante (et la plus gore!) du film, quand il essaie de rafistoler sa copine coupée en deux - au niveau de la taille - en se débattant avec ses intestins. A coté de cela, l’amateur de nanar pourra s’amuser également de la nullité des explosions numériques, de cette poignée de figurants tournant en rond sur la plage pour simuler une panique, d’une séquence d’autopsie parodiant (involontairement) les Experts et d’une ville immense coupée d’alimentation en courant parce qu’un requin a bouffé un câble de 10cm² de section sur la plage.

Absolument nul, Sand Sharks ne vaut le coup d’œil que pour son idée de base, bien délirante. Les amateurs de nanars pourront éventuellement s’amuser de quelques gags potaches réussis, bien trop rares pour faire de cette bouse autre chose qu’une curiosité foireuse. Ah, si, j’oubliais, un dernier poncif du genre, lorsque la pouffe-biologiste marine en poum-poum short va voir le shérif pour lui dire : « Shérif, c’est affreux, la dent que nous avons retrouvée sur la plage (et qui faisait déjà tout de même 20 cm de long), c’est une dent de bébé » (3615 : il y a plein d’autres bébés et surtout il y a une grosse maman dans le coin et elle est probablement pas très bien contente). Voilà.

2/ Deuxième tentative : L’attaque du requin à deux têtes.
[2-headed shark attack en VO]

PITCH : Un professeur et ses étudiants font une expédition en haute mer. Le bateau heurte soudainement le cadavre d’une créature marine chelou, ça fait plein de sang partout dans les hélices du bateau et ce sang attire, je vous l’donne en mille, LE requin à deux têtes (qui traînait comme de bien entendu dans le coin en attendant que des gros cons pointent le bout de leurs nez). L’embarcation prenant l’eau, le professeur Babish et ses élèves décident de se rendre sur une île abandonnée qui se trouve justement à deux mètres de l’endroit où leur bateau coule pour chercher de quoi le réparer. Or, croyez le ou pas, de violentes secousses sismiques menacent l’île d’être engloutie à tout moment par l’océan (comme de par hasard, elle était construite sur du corail qui se désagrège au cours du film) et le requin à deux têtes ne pense de son côté qu’à s’attaquer aux joyeux naufragés (qui sont de moins en moins joyeux plus le film avance, et de moins en moins tout court d’ailleurs).

IMPRESSIONS : Le studio qui produit le film a la mauvaise réputation (avérée) de produire des œuvres de qualité médiocre, sous-produits de films à succès : l’objectif est clairement de faire le maximum de fric en jouant sur la naïveté des gens (comme moi). C’est pour cette raison qu’il utilise quelques noms célèbres, beaucoup de jolies filles en bikinis et un monstre jamais vu auparavant, histoire de tenter de nous faire oublier la pauvreté du scénario (raté).

La visite sur l’île est longue et ennuyeuse. Heureusement, il y a quelques scènes de morts assez drôles, et copieusement gâchées qui plus est par des effets spéciaux de basse qualité (c’est encore plus drôle). Rendu à la moitié du film, on a vraiment hâte d’être déjà au générique de fin (jamais très bon signe, ça). Par chance, arrivé au cap des 30 dernières minutes du film, la tension et le rythme augmentent (toutes proportions gardées). Yahouuuuuuuuuuuu !

Je rassure tout de suite les adeptes de la « majestueuse » Carmen Electra, tête d’affiche du film, elle est bien présente (15 minutes environ, mais ça suffit pour se faire une idée sur ses qualités de comédienne et les raisons qui l’ont faites se retrouver là). Elle joue la femme du professeur Babish. Dans le film elle est supposée être docteur (alors que sa prestation fait plutôt penser – sans grande surprise - à un rôle de grosse pute). On sent bien qu’elle a pas fait l’actor studio depuis qu’elle a arrêté BAYWATCH. La scène où elle se fait bronzer en bikini jaune sur le bateau est juste une des scènes les plus drôles du film (pas désagréable ceci dit) puisque pendant que tout le monde se fait plus ou moins bouffer par le requin à deux-têtes, elle se oint le corps lascivement d’huile solaire, fait bouger ses cheveux dans le vent de droite à gauche au ralenti, fait des mimiques de grosse salope avec sa langue et sa bouche, et s’auto-pelote les seins (refaits) pendant 15 minutes (étant entendu que son mari est sur l’île pour essayer de sauver ses étudiants - il faut bien qu’elle s’occupe la pauvre). Par contre, quand son mec rentre blessé de l’île, elle trouve pas de pansement, et elle dit « je sais vraiment pas quoi faire, désolé mon amour ». Bref, merci d’être passée !

Brooke Hogan (la fille du célèbre lutteur Hulk Hogan, donc) mérite amplement le titre de personnage principal. Ironie du sort, c’était déjà elle l’héroïne principale de notre précédent film sur les requins (les dents de la plage). Autant dire qu’elle doit avoir un joli CV à base que de films de requins. Ce qui est dommage (pour elle et pour nous) c’est qu’elle a la palette d’émotions de Chuck Norris et le charisme d’une moule croisée avec Steven Seagal. Par contre, elle a toujours son poum-poum short (ce qui est plus « crédible » dans ce film que dans le précédent). La suivre dans sa survie contre le requin à deux têtes est une pénible épreuve pour le spectateur (réellement) (à part son poum-poum short). Par contre, je dois dire qu’on éprouve une certaine satisfaction chaque fois qu’elle frappe un de ses congénères, ce qui arrive assez fréquemment, particulièrement un personnage de petite conne hystérique insupportable (gniark gniark).

Au final, 2-Headed Shark Attack n’est définitivement pas très bon (des fois que ça soit pas clair encore). Je partage quand même avec vous la réplique culte du film (dite par je ne sais plus laquelle des connasses en bikini)  « Un requin à deux têtes ? Mais c’est horrible, ça fait au moins deux fois plus de dents ! ». Voilà.

3/ Troisième essai : Killer shark, votre prochain cauchemar...
[Swamp shark en VO]. Le film de trop.

PITCH : En Louisiane, durant les festivités du Gator Fest, un requin vient semer la terreur. Pas question d'annuler la fête pendant cette manifestation, qui a un gros impact sur l'économie de la région. Cette fois-ci, le requin de service sévit dans les eaux douces d'une petite communauté. Un shérif, une femme et un autre type qui ne sert strictement à rien, vont devoir affronter THE créature sur fond de malversations et de trafic d’animaux exotiques.

IMPRESSIONS : Ce n'est pas nouveau, le genre requin et crocodile est de retour depuis quelques années. Faut-il s'en réjouir ? Réponse: non !

En dehors de cela, pas grand chose à signaler si ce n'est que le requin dévore les crocodiles du coin et a un appétit démesuré. A noter aussi qu'il peut effectuer quelques sauts impressionnants pour attraper ses victimes. L'histoire est particulièrement chiante. Même chose pour les acteurs.

En vérité, le plus gros problème vient du requin lui-même (emmerdant, ça pour un film de requins). Premièrement, le monstre tarde à montrer le bout de son museau. Il faut donc prendre son mal en patience pour voir une première attaque. Ensuite, les effets spéciaux et visuels sont vraiment d’une tristesse abyssale. Le requin est évidemment réalisé en images de synthèse datant de la Préhistoire. Toutefois, la fin, franchement grotesque, vaut à elle seule le visionnage de ce chef-d’œuvre (pour les gens qui n’ont vraiment rien à faire pendant 90 minutes). Le film le plus chiant à ce jour. Pas de gore, pas de cul, même pas d’humour huitième degré. Tout pourri.

4/ 4ème et dernier visionnage à date : Shark 3D.
Le titre est sobre, ça peut le faire… (en fait non, pas du tout).

PITCH : Au soleil de l’été, Sara et ses amis sont bien décidés à passer un week-end de pur fun sur une petite île privée d’un immense lac salé de Louisiane. Pourtant, lorsque Malik, le jeune footballeur vedette, sort d’une séance de ski nautique inconscient avec un bras en moins, l’ambiance n’est plus à la fête (forcément, ça casse un peu l’ambiance, surtout que sa meuf qu’il voulait demander en mariage s’est faite bouffée pendant ladite séance de ski nautique).

Convaincue qu’il s’agit d’un accident (y sont vraiment pas futés), la petite bande embarque sur un speedboat afin de conduire le blessé à l’hôpital de toute urgence, mais les jeunes gens vont vite s’apercevoir que le lac est infesté de requins ultra agressifs. Pour Sara et les siens, face à des prédateurs prêts à tout pour qu’aucune proie ne leur échappe, c’est le début du cauchemar. Assiégés, piégés, dévorés, terrifiés, très peu reverront la terre ferme… (Aucun en fait, puisque la scène finale laisse peu d’espoir à ceux que nous pensions être les deux seuls survivants).

IMPRESSION : Sans doute le moins nul des 4 films, même si le pitch à l’air nunuche. En fait, en filigrane, il y a une bande de gros rednecks dégueulasses qui font des snuff movies à base de requins (qu’ils élèvent, munissent de caméras et lâchent quand bon leur semble sur qui ils veulent). Bon, ça n’en fait pas un bon film non plus, hein, faut pas déconner, mais y’a un genre d’embryon d’idée novatrice… (vite fait).

Voilà, maintenant les requins me font rire. Super idée que ce marathon sharks movies ! Je cours de ce pas finaliser ma thérapie en regardant Mega-Shark vs Giant Octopuss et sa suite : Mega-Shark vs Crocosaurus (de grands moments de cinéma en perspective !).

Vivement que la saison 3 de Game of Thrones reprenne ! Stay tuned les poulets et portez vous bien, T.

mardi 11 septembre 2012

32. 35 ans, l’âge de raison ?


Force est de constater que pas du tout. Ou alors ça va venir dans la journée (je suis né à 16h00), mais pour l’instant, je sens pas violemment la sagesse m’envahir…

Il faut dire que ça commence bizarrement cette journée. J’étais en train de télécharger des trucs pas tellement légalement, comme à mon habitude, à 1h12, et je suis allé sur Google. Et qu’est-ce que je vois ? Je vous le donne en mille : ça !



On peut donc dire sans se tromper que c’est Google qui m’a souhaité mon anniversaire en premier (c’est d’un triste).

Ma mère a appelé à 7h22 (un mercredi, quelle drôle d’idée) pour me souhaiter mon anniversaire. Je n’ai entendu que vaguement mon téléphone, par contre Margot, elle, elle l’a très bien entendu le téléphone et elle est venue me voir en disant, de sa petite voix du matin (petite mais efficace) : « papa tu te réveilles » « papa tu te réveilles » « papa tu te réveilles », etc… (20 fois) jusqu’à ce que je me réveille. C’est une technique basique mais qui fait ses preuves ! Bref, il est 7h30, je suis réveillé. J’écoute le message (de ma mère, donc) qui me chante en hurlant « joyeux anniversaire » sur mon répondeur (elle chante très mal ma mère, alors c’est dur au réveil).

Faut-il y voir un lien de cause à effet, mais il pleut. En même temps, nous sommes en Bretagne donc pendant que toute la France se prélasse sous je ne sais quel anticyclone, et ben nous, non, on est des irréductibles bretons et on se prend des tonnes de flotte dans notre gueule. C’est moche (on a beau dire, même après 6 ans à Quimper, on ne s’habitue jamais vraiment).

Concernant l’âge de raison, j’ai comme qui dirais l’impression que c’est pas pour tout de suite (mais je suis pas en demande non plus) : je télécharge toujours autant de séries et de comics, je suis toujours fan de spider-man (sauf de la dernière bouse cinématographique va sans dire), j’aime toujours autant les art toys (rien de sexuel), surtout ceux faits par Kozik (des genres de lapins mal rasés en plastique qui fument des clopes), je suis toujours nul en culture générale (et pourtant je n’ai jamais autant regardé les news de ma vie), je n’ai toujours pas de scénic familial, ni de labrador (et compte tenu de la situation, ni l’un ni l’autre n’est prêt d’arriver), j’ai arrêté de fumer pour la 9ème fois de ma vie et j’ai raté pour la 9ème fois de ma vie, je n’ai toujours pas de taf (mais comme maintenant j’ai un statut RQTH, peut-être que ça va bouger un peu), j’ai plus d’assedics alors je fais le tour des organismes sociaux pour trouver des aides à droite à gauche… (Ça marche pas mal pour l’instant : on a droit à la cantine et à l’accueil périscolaire gratuits toutes l’année pour les deux filles – yahouuuuuuu) et pour mon anniversaire j’ai demandé que des trucs sur wakfu et des art toys (et aussi que ma demande d'HLM passe et aussi que je sois déclaré invalide). Donc, âge de raison mon cul.

Y’a quand même mon côté « aventurier mystérieux et buriné (et reconnu handicapé dorénavant) » et aussi mon côté « père au foyer » (en tous cas les jours où j’ai pas envie de buter mes filles à grand renfort d’épluche-carotte ou de découpe-saucisson) qui montrent bien que je progresse sur le chemin de la vie (pas forcément dans le bon sens, mais bon). Peut-être que ça va prendre plus de temps chez moi (en même temps j’ai jamais été vraiment précoce)… 

En tous cas les poupettes ont été particulièrement odieuses aujourd'hui (ça fait plaisir). Elles ont utilisé tout leur quota annuel d'emmerdement en une seule journée, c'est bien ma veine...

Je vous tiens au courant dès que je sens que l’âge de raison pointe le bout de son nez. 
STAY TUNED les poulets et à très vite ! T.

dimanche 9 septembre 2012

31. Comment foirer lamentablement et à coup sûr la rentrée des classes de ses enfants ?


Il y a peu, comme chacun sait (enfin, chacun avec un ou plusieurs enfant(s)), c’était la rentrée des classes. La rentrée des classes, c’est un truc horrible qui revient chaque année et où les parents sont dans un état de stress huit fois supérieur (en moyenne) à celui de leur(s) enfant(s), qui eux sont dans un état d’énervement huit fois supérieur à la moyenne annuelle d’énervement. Autant dire que l’ambiance dans les foyers est bien chargée en électricité statique.

L’année dernière, par exemple, c’était une année doublement importante : Sasha entrait en CP et Margot faisait son entrée en maternelle. A priori, à la vue des comportements des deux chouquettes la veille, Sasha devait nous péter un scandale interplanétaire et Margot gazouiller joyeusement comme un pinson hyper content. Mais la vie est pleine de surprises (sinon ça serait pas drôle du tout).

En fait, Sasha a trouvé ça plutôt cool a priori (à part le fait que c’était la seule sans cartable, mais je lui ai bien expliqué, ainsi qu’à la maîtresse, qu’elle n’était en rien responsable d’avoir des parents indignes). C’est au niveau du mini-chose que tout s’est emballé (et autant dire que j’ai rien vu venir). Voilà deux mois qu’elle nous gonflait pour rentrer « dans l’école des grands de Sasha », jusqu’à ce matin encore, où elle est partie toute sautillante avec son mini-sac Hello Kitty dégueulasse sur le dos… Mais, arrivée devant sa classe, elle nous a posé une question qui a jeté comme un froid : « Maman, Papa, vous allez rester avec moi, hein ? ». « Heu… Comment te dire, chouquette ? Pas trop, trop en fait… » Trop tard pour nous rendre compte qu’on lui avait tout expliqué en long en large et en travers (on avait bien lu « comment assurer sa rentrée scolaire pour les nuls ? »), sauf le fait qu’on ne resterait pas sur place avec elle la journée…

Et là, LE BAD. On sait définitivement (des fois qu’il y ait encore des doutes à ce stade) qu’on a raté quelque chose quand, sortis de l’école, on entend encore sa fille hurler à la mort à plus de 500m à travers quatre murs en béton. C’est horrib’. Bref, j’ai eu le cœur brisé en 1 milliard de tous petits morceaux rien qu’à revoir son p’tit menton qui tremblait et ses yeux bleus avec des vraies-grosses-larmes-pas-de-comédienne dedans, mes boyaux étaient étalés dans la cuisine et mes tripes (si tant est que ça soit différent…) pendouillaient lamentablement au plafond du salon. Du coup, ce jour qui devait marquer ma délivrance et le retour à une relative liberté s’est avéré beaucoup moins festif que prévu. Faites des enfants qu’y disaient ! J’attendais donc d’aller les chercher le soir avec une certaine inquiétude…

Sasha a trouvé son premier jour « très bien » et Margot m'a dit, je cite : "ce matin j'ai pleuré pasque j'étais un peu petite, mais maintenant je suis grande et c'est zénial l'école". C'est bien la peine de vouloir s'ouvrir les veines toute la journée de désespoir... J'aime mieux ça en même temps...

Ceci étant, c’était pas encore complètement fini cette histoire de rentrée… Ah ah, comme la vie est parfois facétieuse… Quel bonheur lorsqu’on se rend compte, à l’heure du dodo du soir, qu’on a oublié à l’école LE doudou de sa fille déjà (faussement) semi-poly-traumatisée par sa rentrée scolaire ! C’te bonne blague ! J’ai parfois vraiment envie de me décapiter.

Pour ma défense et suite au courrier de la DASS reçu ce matin en recommandé :

1/ Je flippais ma mère quand je suis allé chercher les chouquettes : étaient-elles encore en vie ? Ressemblaient-elles à des grosses hémorroïdes larmoyantes ? … Les voyant vivantes et souriantes, j’ai lâché la pression (prout) et tout oublié (enfin juste le manteau, le pull et le doudou de Margot).

2/ Le doudou en question, je l’ai découvert le lendemain matin, avait été volé par un de ses copains de classe. Je suis donc allé voir le petit garnement coquin et lui ai gentiment brisé les tibias à coups de barre à mine en lui précisant (on est pas des bêtes tout de même) que c’était pas très bien quand même de faire ça et que s’il recommençait, il y aurait des représailles. Ceci étant, même s’il le re-volait, y pourrait plus aller bien loin maintenant avec ses jambes en lambeaux.

3/ L’histoire s’est de toutes façons plutôt bien finie puisque, une fois encore, ma fille m’a complètement infantilisé en deux temps trois mouvements : « mais papa, c’est pas grave du tout le doudou, ze suis une grande maintenant, ze peux dormir sans doudou ». La morue. Tout ça pour ça.

Du coup, on peut avoir l’impression que la rentrée de l’année dernière s’est plutôt bien passée. Ce qui n’était pas si faux jusqu’à ce coup de fil reçu le vendredi suivant la rentrée (cet enfoiré de destin ne perdait pas de temps pour mettre mon mystérieux burinage à l’épreuve).

Vendredi 15h30 : Mon portable sonne : « Bonjour. Ecole Léon Goraguer ». C’est bien, quand ça commence comme ça, j’ai juste envie de me défenestrer [mode « mon cœur s’arrête » => une de mes filles a un problème »]. Bien sûr, ça ne rate pas : « Sasha a eu un problème, elle est tombée d’une structure de jeux et a mal au bras, vous pouvez venir la chercher ? ». « Ben non, connasse, j’vais plutôt la laisser avec vous, la mettre en accueil périscolaire du soir et aller la chercher vers 19h00, le temps de finir ma french pédicure ». Evidemment que j’arrive. « Et merci de me préparer sa petite sœur aussi, parce que les urgences pédiatriques, c’est tellement plus drôle quand on est plus nombreux (et surtout avec des enfants en bas âge »). « Et puis merci aussi de pas avoir appelé du tout les pompiers, ça aurait été une vraie initiative intelligente, mais bon, faut pas trop en demander non plus, hein ? ». Je prends mes deux filles sous le bras et je pars aux urgences fissa.

Vendredi 16h00 : Arrivée au urgences. Sasha a l’air d’avoir très mal. Je sais toujours pas ce qu’elle a. Elle gère super bien, mais a l’air de souffrir le martyre. Note pour plus tard : quand la chair de sa chair douille, on aimerait juste pouvoir prendre sa souffrance, mais ça marche pas du tout comme ça, c’est super mal foutu la vie. Alors on doit faire des grands sourires rassurants à sa fille, sachant qu’on est nous-mêmes extrêmement pas rassuré. Un vrai bonheur. Les médecins enlèvent sa chemise. Tiens, je vomirais bien un coup : bras à moitié déformé en bas de l’humérus (genre : « coucou ! Je suis un os voyageur et je me balade avec tous mes amis ») + hématome violet/rouge/bleu. Trèèèèèèèèès rassurant. « Et sinon Sasha tu sens ton bras ? », demande le médecin. « Non, pas du tout ». Ahh, très bien, je vais sans doute faire un arrêt cardiaque (ce qui serait à la fois judicieux (je suis déjà à l’hôpital) et en même temps complètement con tant il est vrai que ma poupette a besoin de moi bien vivant). A la place, donc, il faut continuer à faire bonne figure. « Mais oui ma chérie, tout va bien, c’est sans doute rien » (Barbie grosse menteuse). « Tu ne peux plus bouger tes doigts ? ». Bien, bien, bien. « Et sinon tu n’as plus de pouls du côté gauche ». Pas de problème (ça commence à être sacrément dur de faire bonne figure).
Vendredi 18h00 : Sasha a eu 4 injections de morphine et deux masques de gaz hilarant (elle ne rigole pourtant pas du tout, filez moi immédiatement le numéro de ce gaz hilarant que je le traîne en justice par les pieds). Les radios reviennent et, comme me dit habilement le médecin, « Pas besoin que je vous explique la situation je présume ». « Ben tu présumes bien, connard ». Je vois effectivement très clairement que son bras commence à un endroit et finit à un autre endroit, avec entre temps un putain de foutu décalage de sa mère la pute (pardonnez l’expression). Je commence à avoir de légères crampes à la figure à force de faire semblant de faire bonne figure. Margot s’impatiente, bien sûr, ce qui n’aide pas (Mais peut-on réellement demander à une chouquette de trois ans de se tenir à carreaux pendant deux heures dans un hôpital surchauffé devant sa sœur qui agonise ? Je crois bien que non !). En plus, elle détend un peu l’atmosphère : « Mais Sassa, tu sais, c’est pas grave du tout ton bobo ! Moi aussi z ‘ai un bobo, z’ai une ampoule dans mon pied de moi ». Les enfants sont formidables.

Vendredi 18h30 : Premier verdict (sans surprise) : humérus cassé net au-dessus du coude, et déplacé de deux centimètres. Putaiiiiiiiiiiiiiiin, comment elle a fait pour pas hurler à la mort pendant tout le trajet aux urgences et/ou tomber dans les vapes ? Les enfants sont justes des warriors déguisés en nains, je sais pas comment ils font. En tous cas, elle assure comme une bête, je suis trop fier d’elle. On m’explique qu’il va falloir attendre un tout petit peu qu’on trouve un chirurgien et des anesthésistes de libre, mais que dans tous les cas de figure, il faut absolument l’opérer dans la soirée. « Vous voulez vraiment opérer mon bébé, là comme ça, sans m’avoir prévenu deux semaines avant ? ». Bon, évidemment je dis GO pour l’opération, je suis pas con non plus. Deuxième verdict (tout de suite beaucoup moins drôle) : l’os qui a bougé comprime le faisceau nerveux et une artère, c’est pour ça qu’elle peut plus bouger ses doigts et qu’elle a plus de pouls et la main froide. « Super, vous en avez d’autres comme ça ? ». Oui, tout à fait, ne bougez pas. « Deux options : soit c’est juste une artère qui spasme et ça reviendra tout normal après l’opération, soit l’artère est endommagée et c’est beaucoup plus grave, il faudra la conduire à Brest dans la foulée (une opération, deux opérations, on n’était plus vraiment à une opération près, hein ?) pour qu’elle subisse une intervention de microchirurgie vasculaire, sinon elle pourrait perdre son bras » (voilà vraiment un diagnostic qui fait rêver. Mon cœur de père saigne abondamment).

Vendredi 19h30 : Je laisse Sasha aux mains (que j’espère) expertes des médecins et des anesthésistes. Ouh bah je fais pas mon fier à ce stade. Je repars avec Margot à la maison pour attendre Alex qui devait rentrer du taf vers 19h45 et qui ne savait toujours rien. J’avais préféré ne rien lui dire tout de suite, histoire de ne pas lui flinguer sa journée. Elle rentre, je lui parle uniquement de la partie « fracture » pour ne pas trop lui en balancer d’un coup dans la figure, je lui laisse Margot, lui dis que je serai plus « fort » (mais alors vraiment toutes proportions gardées) pour être avec Sasha cette nuit et je repars dans la foulée attendre la sortie de notre chouquette du bloc (on m’avait dit qu’elle sortirait vers 21h00). J’arrive à 20h30 à l’hosto. Pas de nouvelles (bonnes nouvelles ?).

Vendredi 22h00 : Toujours pas de nouvelle. Ca commence à faire long. Impossible de savoir ce qui se passe (très, très rassurant). Enfin, message du chirurgien sur mon portable « l’opération s’est très bien déroulée (broches+plâtre OK, fracture réduite OK => gloria alléluia merci mon Dieu), mais par contre on ne voit pas d’amélioration au niveau de sa main : toujours pas de sensations, ni de pouls. Après consultation de l’expert de Brest, il est préférable de faire un angioscanner pour savoir ce qu’il en est ». Je vais crever. Et Alex qui ne sait rien de cette partie (je comptais lui en parler après l’opération en espérant que ça serait réglé. Pas de bol). Un angioscanner : Quel nom de merde en plus ! Je n’ai donc toujours pas vu ma fille depuis que je l’ai laissée pour qu’elle se fasse opérer et mon moral sent carrément des pieds.

Vendredi 23h30 : Enfin des news => Message d’une infirmière sur mon portable qui me dit que l’angioscanner est terminé, qu’on attend les résultats, et que ma fille aimerait bien me voir. Ah, ben justement, ça fait 3h que j’attends, totalement mortifié, et comme j’étais pas exactement venu pour repeindre les murs de l’hosto, ça m’arrange d’avoir des news et de pouvoir enfin la voir. Je la retrouve enfin en salle de réveil avec plein d’autres personnes comateuses : elle a assuré comme une chef et se porte comme un charme. Un mec qui était aussi en salle de réveil me dit qu’elle a été trop forte. Je lui demande, histoire de faire semblant de m’intéresser, pourquoi il est là : « je me suis fait enlevé un kyste sur le cul » me répond-il très naturellement (« Papa, le monsieur il a dit « cul », c’est pas bien »). Très bien, toutes mes félicitations (difficile de rebondir). 
Je me reconcentre sur ma fille qui est quand même beaucoup plus importante qu’un kyste sur le cul et les médecins me disent qu’on peut (enfin) la monter dans sa chambre en pédiatrie en attendant un éventuel transfert vers Brest selon les résultats de l’angioscanner (qui prennent leur temps pour pointer le bout d’leur queue ces connards). On remonte, Sasha me dit qu’elle ressemble a un sapin de Noël (et vu le nombre de perfs lumineuses qui partent de partout, c’est pas fondamentalement faux…) et qu’elle meurt de faim et de soif. Arrivés dans la chambre, l’infirmière me dit qu’il vaut mieux attendre le lendemain pour boire et manger, mais je demande quand même un verre d’eau et un petit suisse, tant il est vrai qu’il est désagréable de voir sa fille se dessécher et mourir de faim sous ses yeux sans pouvoir rien faire. On y va tout doucement et ça a l’air de passer. Nota bene 1 : toujours se méfier des apparences. « Papa, je me sens pas trop… bloarp… ». « Ah, bah oui ma chérie tu as un peu vomi partout » (c’est fou de produire un litre de vomi à partir d’un demi-verre d’eau et de deux cuillères de petit suisse). Nota bene 2 : toujours écouter les infirmières. Bref, c’est pas la grande forme (vive la morphine). 
Les résultats de ce putain d’angioscanner tombent enfin : artère spasmée. Le pouls reprend du service lentement mais sûrement. La main se réchauffe. Les doigts recommencent à bouger petit à petit. Les sensations reviennent dans 2 doigts sur 5 => bilan des courses, pas besoin d’aller à Brest, tout va bien [Enfin, aussi bien que possible vues les circonstances]. Il est 2h00 du mat, je m’endors à côté de ma chouquette aux doux sons des « bips, bips » des différentes machines. Je suis rassuré, plus de peur que de mal. Ce matin et ce soir, Alex a pris le relais pendant que je m’occupais de Margot. J’ai perdu 3 kg et dormi 6h en deux jours mais Sasha va bien et a été exemplaire, alors je peux dormir tranquille ce soir. Vraiment un week-end comme on les aime…

Du coup, comparée à la rentrée de l’année dernière, celle de cette année a été tout à fait calme et joyeuse. Sasha est avec toutes ses copines et a eu (je cite) le « meilleur jour de classe de sa vie » et Margot est elle aussi avec ses copines (et avec son amoureux) et a la même maîtresse que l’année dernière. Jusque là, tout roule. Pourvu que ça dure ! A très vite les poulets ! T.

mardi 4 septembre 2012

30. Suite et fin de mes grandes vacances mystérieuses et burinées.

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Bon, pour commencer, juste une anecdote pourrie que j’ai oubliée de mentionner lors de mon dernier post sur nos vacances dans le sud : on est allé au bal du 14 Juillet local avec les poupettes. On a commencé par rater le feu d’artifice (impeccable, la DASS devrait se manifester sous peu) et on s’est donc rabattu sur la place du village avec son orchestre tout à fait local, et sa chanteuse de variétoche très locale elle aussi (qui avait quand même pour elle le mérite de n’être ni une ancienne miss France, ni une ancienne star-académicienne).

Nous avons bien sûr eu le droit à tout le répertoire de la compagnie créole (idéal, ça, pour chauffer l’ambiance), le traditionnel madison (histoire de se la jouer « on danse tous ensemble et on est tous copains » – alors que non, certainement pas) et même (Ô joie) on a eu droit à Michel Telo. Si vous n’êtes pas parents d’une fille entre 6 et 15 ans ou vous-même une fille entre 6 et 15 ans, vous pouvez pas comprendre (et vous ne perdez pas grand’ chose). Toujours est-il que c’est comme de bien entendu LA chanson préférée de Sasha (et quand on traduit les paroles, on a pas envie du tout de se suicider), qu’elle connaît toutes les paroles en portugais par cœur et qu’elle se démène comme une diablesse de 16 ans dès qu’elle entend les premières notes…

Donc elle se rue sur la piste de danse, et moi aussi pasque j’étais d’humeur festive. Et là, paie ta douche froide, elle me demande (textuellement) : « papa, est-ce que tu pourrais aller danser un peu plus loin s’il te plaît ? ». C’était pas dit méchamment, et je sais que je suis pas le john travolta du samedi soir, m’enfin quand même, c’est vexant. J’ai passé les trois nuits suivantes à sangloter dans mon lit en me disant que ma petite fille était plus si petite et qu’elle commençait (déjà) à avoir honte de moi. Bref. Je la pousserai dans la piscine demain quand elle s’y attendra le moins et comme ça on sera quitte (si ça c’est pas un bon principe d’éducation !?).

En cadeau BONUX, j’aurais voulu vous envoyer une photo du maillot de bains dont je narre l’immondice dans mon post précédent [ Chacun se serait  fait sa propre opinion ], mais ma femme a malheureusement cassé notre appareil photo… (Comme de par hasard)
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Les vacances se sont donc poursuivies dans la maison de vacances de ma mère dans le Morbihan, là où j’avais passé mes six mois de chômage au tout début de ce blog (souvenirs, souvenirs). Soleil et températures clémentes au RDV : rien à dire !

Par contre, j’avais comme plan A d’emmener les poupettes tous les jours au Lac au Duc (puisque tel est son nom), un des plus grand lac artificiel de Bretagne qui a été aménagé en genre de mini-plage avec des jeux, des terrains de beach volley, une base nautique, une plage (donc), des marchands de glace, etc… Le tout à 6 km de chez nous (ça fleurait le bon plan à plein nez). Sauf que non (satané coup fourré du destin une fois encore). L’année dernière déjà, le lac avait été fermé pour une histoire pas claire du tout de bactéries semi-mortelles et/ou de manque d’oxygénation du lac, l’un ou l’autre (ou les deux) ayant conduit à la mort de 500 canards, 850 carpes et 1 enfant. On peut dire sans mentir que ça donnait pas trop trop envie de courir dedans joyeusement en criant yi-peeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee ! Mais bon, je me suis dit qu’elles (les autorités compétentes, disons) avaient eu 1 an pour buter la bactérie mortelle et mettre des bulles d’oxygène dans ce putain de lac, donc que tout serait rentré dans l’ordre pour cet été. Que nenni. C’était sans compter sur la légendaire non pro-activité des gens du coin (ou sur la résistance des souches de bactéries semi-mortelles, qui sait ?), toujours est-il que le premier jour de mon arrivée, le journal local titrait : « Lac au Duc = baignade autorisée ! » J’étais donc très content. Mais comme c’était le premier jour, on n’est pas allé au lac. Erreur fatale. A la place on a découvert dans le jardin de notre maison un squelette de hérisson mort (hyper flippant), et on s’est fait attaquer par des bébés hirondelles et une chauve-souris dans la maison [NB : qui a dit qu’il fallait partir en plein centre de la forêt costaricaine pour vivre des sensations fortes et un vrai retour à la nature ? – le Morbihan est parfait pour cela].

Le lendemain matin, nouveau gros titre du journal local : « Lac au Duc = Baignade interdite ? », avec le sous-titre suivant : « Possible retour de la bactérie… ». Bon, ben dans ce cas là, force est de constater que ça picote un peu les fesses pasque notre plan A d’occupation des poupettes tombe à l’eau (on va quand même pas les jeter dans des bactéries semi-mortelles, ça forge probablement la jeunesse, mais ça peut les empêcher aussi d’atteindre la vieillesse, alors dans le doute et pasque je suis un père mystérieux et buriné, mais responsable quand même, je suis resté dans une phase d’observation). Ceci étant, le point d’interrogation nous laissait un léger espoir… (Même si pour être honnête, à ce stade, je sentais au fond de moi que c’était méchamment décédé cette histoire de lac, on sait ça, nous, les aventuriers mystérieux et burinés, c’est comme le sixième sens de spider-man…). Ca n’a d’ailleurs pas raté. Gros titre du lendemain (y se sont pas fait chier) : « Lac au Duc = Baignade interdite ! », sous-titre : « Retour de la bactérie ». Cette histoire sent quand même le bon gros complot politico-communiste à plein nez, dans la mesure où on voit pas bien comment un jour la bactérie peut être complètement là et le jour d’après peut-être pas là : c’est quand même pas une flaque le truc, c’est un immense lac, donc c’est vraiment du foutage de gueule et ça a baisé mon plan A pour occuper les poupettes. C’est moche !

Heureusement, j’avais un plan B = ma mère, qui est capable (Dieu lui rende grâce) de jouer 15 heures d’affilée aux petits poneys ou aux bisounours avec mes filles sans se suicider, voire de leur proposer une quinzaine d’ateliers par jour pour les occuper - pendant que je lis mes romans de l’été dans un transat. Très bon plan B. Sauf que ça fait des vacances moyennes pour ma mère (mes filles sont très en demande et comme elle dit oui à tout, je les soupçonne d’en profiter…) et puis j’ai encore reçu une lettre recommandée de la DASS (avec accusé de réception) qui m’expliquait que j’avais le droit de m’impliquer un peu.

Je suis donc parti en quête d’un nouveau plan B. Malheureusement, ma quête a très mal commencé rapport au fait que j’ai marché sur une abeille (ça peut sembler un peu décousu dit comme ça, mais en l’occurrence je marchais dans l’herbe et je réfléchissais à quoi faire quand j’ai marché sur cet insecte de l’enfer). Je ne crois pas être spécialement douillet, et je peux donc vous dire de manière tout à fait objective que ça fait mal sa mère la pute (surtout quand on marche dessus de tout son poids, même si je ne fais pas 200 kg). Du coup, j’ai enlevé l’abeille de mon pied (j’allais pas la garder en souvenir non plus), ensuite j’ai enlevé son dard (idem) ensuite j’ai regardé mon pied et j’ai pleuré (pas tant pasque j’avais mal que pasque mon pied était complètement défiguré - peut-on seulement dire ça d’un pied ?). Y ressemblait à un gros pied paupiette tout rouge et tout brillant. Pour vous dire, je chausse du 46, et ben à ce moment là, mon pied gauche chaussait du 52. 

Evidemment, les plus optimistes (dont je ne fais définitivement pas partie) me diront que marcher dans une abeille du pied gauche porte bonheur… J’avoue qu’à ce moment là, la notion de bonheur était assez lointaine… Bref, je me suis copieusement enduit le pied d’Apaisyl Gel pendant deux heures : ça a servi juste à rien. Note pour plus tard : il faut se mettre de l’alcool ou du vinaigre dessus et pas de l’Apaisyl Gel qui apaise rien du tout et fait les pieds gras et brillants (et coûte cher qui plus est, surtout compte tenu du fait que ça sert à rien). Bilan des courses : je douillais ma mère (qui était toujours mon plan A puisque j’avais pas beaucoup avancé dans la trouvaille d’un plan B) et je ne rentrais même plus mon pied gauche dans ma tong gauche. La cata.

Ceci étant dit, cette mésaventure m’a probablement évité une douleur bien plus grande (on ne saura jamais), puisque pas plus tard que l’après-midi même de ce jour maudit, je suis allé faire les courses chez Leclerc (vous saurez tout) et je me suis roulé sur le pied avec mon caddie – quelle gourdasse ! (Évidemment en fin de courses, donc évidemment avec un caddie plein ET lourd). Et ben comme je me suis roulé sur le pied gauche, et ben j’ai rien senti (merci Apaisyl Gel !). Il est toutefois bon de noter qu’après cette mésaventure je chaussais du 56 du côté gauche et que j’ai dû me faire faire une tong gauche sur mesure.

La bonne nouvelle (et on reconnaîtra là tous mon côté positif), c’est que cette seconde mésaventure m’avait mis sans que je m’en rende bien compte sur le chemin de mon plan B… Il avait effectivement fallu que je m’arrête à l’espace culturel Leclerc pour que mon pied reprenne ses esprits, et je me suis dit que c’était potentiellement une occupation pour mes poupettes : on y va, je leur lis des livres, tout le monde est content et ça coûte pas un rond. Dire que ce plan B s’est déroulé sans accroc serait mentir. D’abord pasque je me suis assis comme un gros porc handicapé dans un fauteuil et que j’ai dit à mes filles d’aller chercher les livres qu’elles voulaient que je leur lise (sans contrôler où elles les prenaient). J’ai donc eu droit, pêle-mêle à : « Adieu Papa », « On ne se reverra jamais plus » (une histoire horrible sur la mort des grands-parents), « Mais où est Papa ? », pour finir par « Pourquoi Maman n’est plus là ? ». Donc, là, j’ai quand même dû réagir et me lever pour voir pourquoi elles avaient choisi de me rapporter que des livres infâmes et tristes sur la perte d’être chers. J’ai découvert alors que les livres enfants de l’espace culturel étaient classés par thème et que le thème qui était à portée de leurs petites mains innocentes était « gérer le deuil ». Impeccable. Un vrai bon choix merchandising, ça ! 

Je leur ai donc dit d’aller chercher à un autre endroit un peu plus drôle, par exemple « contes et légendes » ou « classiques du père castor ». Bah ça n’a pas vraiment changé la donne. On a commencé par Sasha, qui m’a proposé Peau d’âne (une histoire sordide d’inceste, d’âne qui chie de l’or et de marraine la bonne fée totalement incompétente), après Margot m’a rapporté La petite fille aux allumettes (le conte le plus triste du monde que je ne peux pas lire sans pleurer comme une vieille vache tellement c’est glauque) et Sasha a fini par me rapporter La chèvre de Monsieur Seguin. Comme j’avais oublié mes classiques, et ben je me suis dit « cool, enfin un truc pas glauque ! ». Ah ah, quel jeune porcassin je fais, en fait c’est juste horrible et la fin est atroce (j’avais complètement oublié). Donc j’ai mis fin à la séance de lecture en allant choisir moi-même des livres sur les barbapapas (c’est con un barbapapa, mais au moins il se passe jamais rien de dramatique) et j’ai décidé d’abandonner ce plan B, sans oublier d’acheter plein de livres à mes filles, ce qui a rendu assez caduque la partie « ça coûte pas un rond » de ce plan. Bref, un franc succès sur toute la ligne.

J’ai finalement trouvé un plan B tout à fait viable consistant en un genre de mini parc d’attractions avec que des jeux gonflables tout près de chez nous. C’était très bien. Sauf le prix des glaces, tout à fait prohibitif. Et sauf le fait que le premier jour, mes deux filles ont décidé de sauter dans un massif d’orties (pourtant bien) caché derrière un des jeux gonflables et qu’il a fallu les couvrir de vinaigre (impeccable pour passer inaperçu) et leur acheter des glaces à prix prohibitif pour qu’elles arrêtent de chouiner (que de la gueule si vous voulez mon avis : elles ont arrêté de chouiner sitôt les glaces à prix prohibitifs entre les mains). Sinon, très bon plan !

Pour finir, comment ne pas vous parler de mes chers voisins (rien à voir avec l’émission post-20h de chez TF1), ceux-là même qui m’ont fait vivre un enfer lorsque je suis venu vivre 6 mois de ma vie dans ma baraque en 2005-2006 (voir premiers posts de ce blog). Robert est toujours aussi fou, mais comme il semble toujours nous aimer bien et détester nos ennemis les Flanby’s, il lui sera beaucoup pardonné. Il trouve que la fille des Flanby’s ressemble (je cite) « à une vieille pute, comme sa mère » (force est de constater que c’est pas faux) et qu’elle « fait des boums tout le temps et fait plein de bruit exprès pour nous empêcher de dormir » (là, je pense qu’il y a un brin de paranoïa, mais on ne changera pas notre Robert !). Bref, il m’a confié avoir acheté des enceintes de oufs à 15 000 watts (je sais plus combien exactement, mais beaucoup) pour les mettre à fond avec du death metal certains soirs à 3h du matin pour se venger. L’important c’est qu’il ait su garder ce petit côté farceur propre à l’enfance… Par ailleurs, toujours aucune trace de sa femme, qui doit probablement croupir au fond d’un puit à l’heure où je vous parle. Pour être honnête, j’ai pas fait de recherches très approfondies sur le sujet et je m’en fous bien comme de mon premier calbute.

Autre nouveauté, Madame Lapin a totalement changé de look : bon, elle a gardé ses dents péraves et son air de veau (on n’est pas dans extreme make over non plus), mais elle a changé ses cheveux bouclés rouges moches contre des cheveux moins bouclés chatains moins moches, elle a remplacé sa blouse de paysanne par un blouson en simili-cuir et ses pseudo-sabots par des chaussures avec des petits talons. Pour ma mère et ma sœur, ça ne fait aucun pli, elle a un amant. Pour moi, j’ai comme un doute, et je souhaite bon courage au mari et à l’amant le cas échéant pasque ça donne quand même pas des masses envie tout ça.

Voilà, en gros pour la fin de mes vacances. On est rentré à Quimper le 13 Août, il a fallu occuper les poupettes tous les jours sous une pluie battante et sans argent (yahouuuu). Je veux bien une médaille, pasque père au foyer, ça a certes ses avantages, mais c’est pas une sinécure tous les jours non plus. Et du coup, les grandes vacances (des enfants), et ben c’est pas du tout des vacances pour les pères au foyer… Ceci étant les poupettes en ont profité un max et c'est bien tout ce qui compte !





Equation basique : rentrée des classes des poupettes = début de mes vacances. Le champagne est au frigo. Y’a plus qu’à. Vive les vacances !!! (et pourvu que la rentrée se passe mieux que l’année dernière. J’y reviens dans mon prochain post). Désolé d’avoir été un peu long à reposter mais c’est pas comme si la vie était un long fleuve tranquille ces derniers temps, alors il a bien fallu mettre son énergie sur les trucs ultra-prioritaires… Mais je reviens pour de bon. Stay tuned les poulets et à très vite ! T.